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Coupe du monde : "Nos paris, leurs profits", le cri d’alarme sur les dangers des paris sportifs

Le département de Seine-Saint-Denis lance une campagne de prévention pour sensibiliser sur les risques des paris sportifs en ligne, à l'approche de la Coupe du monde de football.

"Grosse mise, grosse perte, grosse galère", "retour chez la daronne"... Le département de Seine-Saint-Denis alerte sur les conséquences des paris sportifs en ligne, à quelques jours du début de la Coupe du monde de football. Des slogans de pub des sites de paris sportifs en ligne détournés qui s'affichent sur les réseaux sociaux et sur les abribus du département pour mettre en garde sur les risques financiers des paris sportifs en ligne.

Moins de 1% des parieurs ont gagné plus de 1 000 euros

"On est un département jeune et populaire, dont les habitants sont particulièrement ciblés par les publicités agressives de ce secteur, dont le graphisme, le vocabulaire, s'adresse particulièrement aux jeunes urbains, dont ceux issus de quartiers populaires", nous explique le président socialiste du département, Stéphane Troussel.

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Parmi les conséquences dramatiques des paris en ligne, la directrice de l'association SOS joueurs nous racontait comment, durant l'Euro 2021, un jeune a dilapidé 24 000 euros d'économies, dû quitter son appartement, et fait une tentative de suicide. Un ancien addict aux paris sportifs nous confiait comment, sans s'en rendre compte et en tentant de se refaire, il a misé jusqu'à 3 000 euros par semaine, et perdu plusieurs milliers d'euros.

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"Je ne peux pas accepter que des sites de paris en ligne disent aux parieurs que grâce aux sommes jouées, ils peuvent améliorer leur situation car c'est faux", lance l'élu, qui rappelle qu'en 2021, seuls 0,02 % des joueurs, soit 550 personnes, ont gagné au moins 10 000 euros sur l’année grâce aux paris sportifs. Pire, sur la totalité des 4,5 millions de joueurs en 2021, seuls 27 500 ont gagné plus de 1 000 euros, ce qui fait moins de 1%.

Un appel à encadrer davantage la publicité des sites de paris sportifs

À l'inverse, rappelle l'élu, en 2021, la somme des pertes des parieurs sportifs en ligne atteignait 1,3 milliard d’euros, soit une hausse de 40% par rapport à 2020, soulignant qu'un joueur mineur sur quatre a déjà vendu un objet ou emprunté de largent pour continuer de parier", selon une enquête 2021 du SEDAP pour l’Agence de Régulation des Jeux.

Au-delà de la sensibilisation à l'approche de la Coupe du monde de football, le président socialiste de la Seine-Saint-Denis appelle à réguler davantage le secteur, à la manière de la publicité pour l'alcool ou le tabac il y a plusieurs années. "Il y a trois pistes : la première c'est la publicité, certains pays ont interdit les publicités sur les réseaux sociaux et Internet, comme l'Italie, l'Espagne limite les publicités au créneau 1h à 5h du matin, on peut envisager d'interdire les publicités pendant les matchs, pour limiter les paris compulsifs, faits à chaud", détaille Stéphane Troussel.

Au Royaume-Uni, les sportifs interdits de faire de la pub

Début novembre, l’Arcom (ex-CSA) a étendu aux plateformes de streaming et de replay les règles encadrant la publicité audiovisuelle pour les paris sportifs et autres jeux d’argent. Ces pubs sont notamment interdites sur les télés, radios et plateformes destinées aux mineurs. Sur les chaînes et antennes tous publics, elles sont interdites pendant trente minutes avant et après la diffusion de programmes destinés aux plus jeunes.

Autre piste, encadrer le recours aux sportifs ou influenceurs, qui font de la publicité pour ces sites de paris, comme l'a fait le Royaume-Uni". Depuis le 1er octobre, sportifs, artistes, influenceurs et n’importe quelles autres célébrités n’ont plus le droit d’apparaître dans une pub pour des sites de paris en ligne outre-Manche. Une décision justifiée par le Comité des pratiques publicitaires, un des deux organes britanniques de régulation du secteur, en mettant en avant qu'ils "peuvent être considérés comme des appâts pour les enfants et la jeunesse", surtout quand ils apparaissent dans des spots qui "reflètent ou sont associés à la culture jeune".

Selon une enquête de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ANJ), plus d’un tiers des 5 000 jeunes interrogés, âgés de 15 à 17 ans, jouent aux jeux d’argent, malgré l'interdiction.

Au moins 530 millions d'euros vont être misés pendant la coupe du monde

Dernière piste soulevée par l'élu, l'interdiction des bonus, qui servent à appâter les clients en "offrant" un pari gratuit lors de l'inscription. Une pratique pointée du doigt par Santé Publique France, qui a lancé ces dernières semaines une campagne de prévention sur les paris sportifs.

Un sujet sur lequel Stéphane Troussel annonce qu'il va s'entretenir avec plusieurs députés socialistes, et qu'il espère convaincre d'apporter le problème de l'addiction aux paris sportifs dans l'hémicycle. Selon les prévisions de l’Autorité nationale des jeux, au moins 530 millions d'euros vont être misés pendant la Coupe du monde sur les sites de paris en ligne, soit une hausse de 70% comparé à la précédente édition, il y a quatre ans en Russie.

En Éthiopie, raconte Le Monde, le gouvernement a même menacé d’interdire les jeux d’argent autour des compétitions sportives, affirmant qu’ils sont à l’origine d’une "crise sociale" dans le pays, notamment responsables de "dépressions et de pensées suicidaires".

VIDÉO - L'Albanie bannit les paris, véritable fléau national