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COR-Le rêve américain d'Altice intact après l'échec sur TWC

Patrick Drahi, le propriétaire du groupe de télécoms Altice, maison-mère de Numericable, reste déterminé à se développer aux Etats-Unis malgré l'échec de sa tentative de rachat de Time Warner Cable, selon des sources proches du dossier. /Photo d'archives/REUTERS/Philippe Wojazer

par Leila Abboud

PARIS (Reuters) - Correction sur le titre: bien lire TWC et non TMC

Patrick Drahi, le propriétaire du groupe de télécoms Altice, maison-mère de Numericable, reste déterminé à se développer aux Etats-Unis malgré l'échec de sa tentative de rachat de Time Warner Cable, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Après avoir franchi l'Atlantique la semaine dernière avec l'achat du câblo-opérateur américain Suddenlink pour 9,1 milliards de dollars, Patrick Drahi a également mené des discussions préliminaires avec Time Warner Cable sur lequel il a envisagé une offre, ont déclaré des sources à Reuters.

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L'homme d'affaires franco-israélien de 51 ans a été battu sur la dernière ligne droite par Charter Communications, soutenu par son mentor devenu son principal rival, le magnat américain du câble John Malone.

Charter a proposé de racheter Time Warner Cable pour 56 milliards de dollars, afin de rapprocher les numéros deux et trois du câble aux Etats-Unis, sous réserve du feu vert des autorités de la concurrence.

Altice n'a pas l'intention de surenchérir sur TWC, ont déclaré deux source lundi soir.

"Il y a beaucoup d'autres câblo-opérateurs aux Etats-Unis en dehors de Time Warner et Altice a toujours l'intention de jouer un rôle dans la consolidation à venir du marché américain", a dit l'une de ces sources.

Mais rater une aussi belle cible signifie qu'Altice aura plus de mal à tracer sa route aux Etats-Unis, une fois que les dernières opérations en date auront redessiné les frontières, soulignent des analystes.

Patrick Drahi devra en outre agir vite s'il veut réaliser la mission qu'il s'est fixée après le rachat de Suddenlink, à savoir qu'Altice génère un jour la moitié de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.

Après avoir racheté Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, Altice réalisera 12% de son chiffre d'affaires dans le pays, le reste provenant de ses actifs dans les télécoms et le câble en France, en Israël, au Portugal et en République dominicaine.

Selon les analystes, parmi les cibles possibles pour Altice figurent Cox Communications, le quatrième câblo-opérateur américain, le numéro cinq Cablevision ou le numéro sept Mediacom. Cox et Mediacom ne sont pas cotés en Bourse.

Mais la famille propriétaire de Cox risque de ne pas souhaiter vendre, tandis que Cablevision, lourdement endetté, fait face à une concurrence féroce de Verizon Communications dans la fibre optique à New York, dans le New Jersey et le Connecticut, ce qui le rend moins rentable que certains de ses rivaux.

Le PDG de Cablevision James Dolan a déclaré début mai qu'il serait intéressé par un accord avec un autre câblo-opérateur mais pas avec l'opérateur télécoms Verizon.

SUDDENLINK PAS ASSEZ INTÉRESSANT À LUI SEUL

L'action Alice a perdu 6,55% à 122,60 euros à Amsterdam mardi, sous-performant l'indice européen des télécoms, en repli, lui, de 0,91%.

"Pris tout seul, Suddenlink n'est pas assez intéressant, du moins pas au prix qu'Altice paye", estime Craig Moffett, analyste au sein du cabinet MoffettNathanson LLC, soulignant que Patrick Drahi n'a pas intérêt à tarder pour faire une autre acquisition.

Suddenlink revendique 1,2 million d'abonnés dans le sud des Etats-Unis et le Midwest et Altice vise quelque 215 millions de dollars de réductions de coûts par an.

"Pour parvenir à l'équilibre visé entre les actifs américains et non américains, Altice devra (...) racheter la moitié de tout ce qui ne s'appelle pas Comcast ou Charter", ajoute Craig Moffett. "Altice ne représentera jamais plus qu'un très distant numéro trois. A long terme, il devra sans doute lui aussi vendre à Charter", conclut-il.

Pour d'autres observateurs, il est un peu prématuré d'éliminer de la course Patrick Drahi, qui a bénéficié des faibles coûts d'emprunt pour faire d'Altice un boulimique des acquisitions depuis son introduction en Bourse en janvier 2014.

Rien que l'année dernière, le groupe a utilisé sa filiale Numericable pour racheter SFR, le deuxième opérateur télécoms français, à Vivendi, ainsi que Portugal Telecom ainsi qu'un opérateur télécoms en République dominicaine.

"Ce n'est pas le bout du chemin pour Altice aux Etats-Unis", estime Emmanuel Carlier, analyste chez ING qui est à l'achat sur Altice. "Le groupe n'aurait jamais racheté Suddenlink sans avoir en tête les étapes d'après. S'il ne peut pas avoir TWC, alors il rachètera probablement d'autres groupes mais il lui faudra quelques années pour y parvenir".

(Avec Gregory Roumeliotis à New York, Cyril Altmeyer pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)