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Contre le wokisme et ses excès indéfendables!

AFP

EDITORIAL - Notre éditorialiste Michel Winock revient sur les sources intellectuelles du mouvement woke, né au Etats-Unis, pour lutter contre les discriminations et la suprématie supposée des mâles blancs hétéros dans la sphère culturelle. Et explore le ressort de l'antiwokisme, qui, en France, trouve ses racines dans le rejet de la pensée de mai 68.

Le mot woke venu des Etats-Unis est devenu, sans traduction, courant en France. Du verbe to woke, il désigne les "éveillés", ceux qui luttent contre les discriminations dont sont victimes les femmes, les minorités ethniques, les LGTB, les handicapés — discriminations qui se manifestent notamment dans le champ culturel sous la forme de la suprématie des mâles blancs hétéros.

Les militants du wokisme entendent nettoyer la littérature, le théâtre, les arts, la culture en général, de cette domination séculaire. Ils prêchent la "convergence des luttes" sur le terrain sociétal sous le nom d’"intersectionnalité". Ces "guerriers de la justice sociale", comme ils s’intitulent, deviennent insupportables par leur intolérance, leur ostracisme, et, lâchons le mot, leur fanatisme qui s’est imposé dans nombre d’universités américaines.

Comme tout vient désormais des États Unis, le courant woke a gagné la France, sans y prendre une égale ampleur, mais décidant néanmoins un ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, d’en dénoncer les menaces dans nos universités. Contre le wokisme s’est développé en France un antiwokisme qui, au-delà des instances universitaires, multiplie ses condamnations dans les médias.

Expulser le démon

Sur la question, je ne saurai trop conseiller l’ouvrage de Philippe Forest, qui vient de paraître, Déconstruire, Reconstruire/La querelle du woke (Gallimard). L’auteur est romancier (il a obtenu naguère le prix Fémina du premier roman pour son Enfant éternel), il a publié une excellente biographie d’Aragon, et il enseigne la littérature française à l’Université de Nantes.

Son ouvrage présente d’abord une explication du phénomène "woke", dont il éclaire la genèse et les antécédents. Pour lui, le wokisme a trois "sources", religieuses et intellectuelles. D’abord le puritanisme, la volonté d’éradiquer le Mal : "une sorte de croisade, menée par une élite vertueuse", une "véritable guerre sainte destinée à purifier et à regénérer le monde, usant non d[...]

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