Confrontée à des pénuries de main d'oeuvre, la Deutsche Bahn recrute tous azimuts

DR Bundesbahn

Confrontée à une pénurie aiguë de main d’œuvre, et au départ en retraite des babyboomers, la Deutsche Bahn, (chemins de fer allemands), doit recruter de nouveaux salariés par milliers. En 2017, elle en avait embauché 10.000, l’an dernier 28.000. Son service de ressources humaines explore tous les viviers possibles: les femmes, les seniors, les personnes en reconversion, les migrants et les réfugiés, ceux de 2016, comme les Ukrainiens.

Kerstin Wagner dirige une entreprise dans l’entreprise. Installée dans "The Cube", un bâtiment ultra-moderne construit sur le parvis de la gare centrale de Berlin, la responsable du recrutement à la Deutsche Bahn, les chemins de fer allemands, supervise une équipe de 1.000 personnes, dont la mission est de trouver chaque année des milliers de nouvelles recrues. Parmi ces dénicheurs de talents, il y a des chasseurs de tête classiques, mais aussi, depuis dix ans, des spécialistes de la tech et des réseaux sociaux, et depuis cinq à six ans des pros des algorithmes et du metaverse.

"L’an dernier nous avons embauché 28.000 collaborateurs", explique Kerstin Wagner, soulignant que la tendance va crescendo : en 2016, ils avaient été 10 000. "Face à un marché du travail étroit, ajoute-t-elle, il faut être attractif et inventif, en s’adaptant en permanence." C’est comme cela qu’après le Covid, le télétravail a été facilité pour les salariés, tout comme la possibilité de choisir de travailler plus pour gagner plus, ou de bénéficier de davantage de temps libre, en renonçant à une partie de sa rémunération.

Forte de 327.000 salariés, dont 220.000 en Allemagne, la compagnie ferroviaire subit de plein fouet les conséquences du vieillissement démographique et de la pénurie de main d’œuvre qualifiée. "Dans dix ans, la moitié de notre personnel aura changé", explique la directrice. D’où la volonté de puiser dans tous les viviers possibles. Celui des jeunes (pour occuper les 5000 places d’apprentissage offertes), des femmes, des chômeurs de longue durée. Ou encore des seniors (qu’on appelle pudiquement "Ü50" (über 50, plus de 50 ans), à qui l’entreprise propose formations et reconversions personnalisées, par exemple pour devenir passé la cinquantaine, conducteur de locomotive. "Chez nous tout est possible", note la responsable, qui est enchantée du projet de loi, actuellement en discussion au Bundestag, qui facilitera l’immigration de travailleurs qualifiés. Ceux de l’Union européenn[...]

Lire la suite sur challenges.fr

A lire aussi