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Comment Mario Draghi a métamorphosé la BCE

En poste depuis à peine deux ans, l'actuel président de la Banque centrale européenne a déjà laissé une empreinte plus forte que ses prédécesseurs. Au point de donner un visage neuf à une institution qui vient de fêter son quinzième anniversaire.

Comment Mario Draghi a métamorphosé la BCE

Qui se souvient de Wim Duisenberg ? Pas grand monde. Ce banquier néerlandais, décédé en France en 2005, fut pourtant, entre 1998 et 2003, le premier président de la Banque centrale européenne (BCE), chargée d'émettre les billets et pièces en euros et d'assurer la stabilité monétaire européenne. Son successeur fut un peu plus médiatique, notamment de ce côté du Rhin, car Jean-Claude Trichet, énarque pur jus, avait précédemment occupé pendant 10 ans le poste de gouverneur de la Banque de France. Mais son action, plus doctrinaire qu'audacieuse, ne lui réserve pas forcément une place très en vue dans le Panthéon de la finance, même si le Financial Times lui a décerné le titre de personnalité financière de l'année en 2007 pour sa gestion de la crise des subprimes. Un peu tôt d'ailleurs, car le pire restait à venir.

Du sang neuf à Francfort

Mais depuis novembre 2011, c'est un Italien qui s'est installé à Francfort et est venu injecter un peu de sang neuf dans les gènes très germaniques de la BCE. Et en moins de deux ans, on peut dire que Mario Draghi a su imprimer sa marque, et on ne parle pas seulement de sa signature sur les nouveaux billets en euros. Moins de dogmatisme et plus de pragmatisme : ainsi pourrait-on résumer la BCE version Mario Draghi. Alexandre Hezez, responsable de la gestion chez Convictions AM, identifie cinq événements clés qui témoignent du changement de cap qu'il a insufflé. Le premier épisode a eu lieu en décembre 2011. A cette époque, trois ans après l'affaire Lehman Brothers, les "stress tests" conduits sur les banques européennes pour évaluer leur solvabilité en cas de nouvelle crise ne suffisent pas à rassurer le marché, car le spectre d'une faillite de la Grèce suscite les plus grandes craintes, et faisant ressurgir la crainte que les banques ne se fassent plus confiance entre elles et ferment les vannes du crédit. A peine intronisé, Mario Draghi décide pourtant de frapper fort, en annonçant qu'il accorde aux banques un financement d'un montant illimité, sur trois ans. Ce sont près de 1.000 milliards de dollars qui seront mis sur la table.

Président et communicant

Mais c'est à l'été 2012 que la méthode Draghi va faire mouche de la manière la plus spectaculaire. Alors que de nombreux investisseurs, notamment anglo-saxons, parient un peu rapidement et pas toujours sans délectation sur la fin de l'euro, le président de la BCE décrit l'euro comme "irréversible" et se déclare prêt à racheter des obligations d'Etat des pays périphériques qui doivent alors emprunter à des taux exorbitants pour les soulager de ce fardeau. Certes, Jean-Claude Trichet avait aussi eu recours à ce type de pratique, mais... "Là où Jean-Claude Trichet a échoué en rachetant avec parcimonie des obligations d’Etat en 2010 et en 2011, Mario Draghi va réussir. Car il a prononcé le mot magique pour une Banque centrale. Dans le nouveau programme [de rachats], il a utilisé le terme stratégique : illimité», rappelle Alexandre Hezez. Autrement dit, la parole de Mario Draghi a suffi à atténuer progressivement les craintes et leurs effets dévastateurs. A la différence de ses prédécesseurs, il utilise à merveille un outil fort utile pour dialoguer avec les marchés financiers sujets à une perpétuelle instabilité psychologique... la communication !C'est ainsi qu'en octobre 2012, il va expliquer devant le Parlement que le risque de déflation est aussi important à surveiller que le risque d'inflation, crainte typiquement allemande et dogme unique de la BCE jusqu'ici. Son troisième fait de bravoure.


15 ans, l'âge de raison ?

L'année 2013 n'a fait que confirmer sa volonté d'infléchir nettement la stratégie de la BCE. En mai, il abaisse le principal taux d'intérêt européen à 0,5%. "Un niveau inimaginable deux ans auparavant", estime Alexandre Hezez. Mais surtout, Mario Draghi met plus que jamais en œuvre sa conviction que la communication est une arme. En juillet 2013 est intervenu ce qu'Alexandre Hezez appelle l'acte 5 de l'ère Draghi : depuis, ses discours intègrent la notion de "forward guidance" ou "orientation prospective". De quoi s'agit-il ? Simplement d'expliquer aux marchés son anticipation sur ce que devraient être les taux dans les mois à venir. Jusqu'ici, la BCE répondait par un "no comment" de rigueur à toute question prospective. Cette nouvelle approche, qui est sujette à de nombreux débat mais vise clairement à éviter les vents de panique destructeurs qui soufflent parfois sur les marchés financiers, est inspirée de celle de la Federal Reserve, l'homologue américaine de la BCE. Mais dans le même temps, Mario Draghi a aussi su dissocier les taux de la BCE des taux américains. Du haut de ses 15 ans d'âge, n'est-il pas normal que notre banque centrale s'émancipe un peu ?


Emmanuel Schafroth

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