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Clubs de football : un modèle économique difficile

Quand les comptes du ballon rond virent au rouge

Plus de 88 millions d'euros, dont environ 560.000 euros investis par les membres de 'OL Club ! C'est la coquette somme qu'avait engrangé OL Groupe en février 2007 lors de son introduction en Bourse.

La société gestionnaire du club de football avait alors rencontré un franc succès, avec une demande des investisseurs plus de six fois supérieure à l'offre de titres, qui avait conduit à fixer le prix de l'action dans le haut de la fourchette initiale à 24 euros. Mais ceux qui se sont laissés aller à cet "investissement plaisir" n'ont aujourd'hui plus que leurs yeux pour pleurer et leur écharpe rayée de rouge et de bleu pour se moucher. Plus de 90% de leur investissement s'est envolé en fumée depuis l'entrée en bourse.

 

Les différentes sources de revenus des clubs de football

En apparence, le modèle économique des clubs de football est pourtant assez équilibré, incluant cinq sources de revenus distinctes : la billetterie, bien sûr, mais aussi les droits de diffusion télévisée, le sponsoring, les produits dérivés et, enfin, les ventes de joueurs, sur lesquels les clubs ayant un bon centre de formation peuvent espérer de coquettes plus-values. Le problème, c'est que ces sources de revenus sont corrélées entre elles, en fonction des résultats sportifs. Lorsque ceux-ci ne sont plus au rendez-vous, les droits TV refluent, tout comme l'enthousiasme des supporters et le taux de remplissage du stade. Quand l'Olympique lyonnais est entré en Bourse, il était au beau milieu d'une fantastique série de sept championnats de France consécutivement remportés (2002 à 2008).

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Lyon, champion déchu... financièrement

Mais depuis 2009, il n'a plus retrouvé ce titre. Ajoutons à cela une non-qualification de l'OL en Ligue des champions (en 2012) et un marché des transferts de joueurs en dents de scie : en quatre ans, le club a accumulé plus de 110 millions d'euros de pertes et l'exercice 2013/2014 s'annonce encore dans le rouge. Ce faux pas lyonnais a permis à l'Olympique de Marseille de devancer son rival sur le plan du business au cours l'exercice 2010/2011, avec 150,4 millions d'euros de chiffre d'affaires (hors transfert de joueurs), contre 132,8 millions pour l'OL. Les Marseillais sont alors champions de France en titre et atteignent les huitièmes de finale en Ligue des Champions : un parcours synonyme de rentrées financières importantes, mais qui ne se sont pas renouvelées en 2012/2013, le club ne se qualifiant pas pour cet événement. Depuis, le titre de meilleure "cash machine" du football français a encore changé de camp. Voici près de trois ans, le Paris-Saint-Germain a été racheté par le fonds d'investissement du Qatar : une opération passée d'autant moins inaperçue qu'elle a été suivie d'investissements importants, notamment avec des recrutement phares comme celui de David Beckham ou Zlatan Ibrahimovic. Des paris gagnants qui ont fait grimper le chiffre d'affaires en flèche : en deux ans, les revenus du PSG ont quadruplé, pour atteindre 398.8 millions d'euros en 2012/2013, selon l'étude annuelle de Deloitte.

 

Le PSG dans le top 5 mondial

Le PSG est ainsi devenu le cinquième club mondial par le chiffre d'affaires, derrière deux espagnols (Real Madrid et FC Barcelone), un allemand (Bayern Munich) et un anglais (Manchester United). Cet exploit a été permis par des droits TV de 90,9 millions d'euros, grâce au parcours du club en Ligue des Champions, une augmentation de 58% des revenus de billetterie, à 53,2 millions d'euros, mais surtout des revenus de sponsoring et de merchandising de 254,7 millions d'euros (un record pour un club de football). Et c'est là que se profile une nouvelle menace pour le club français le plus "bankable" aujourd'hui. Le contrat d'image passé avec l'autorité qatarie du tourisme (QTA) est dans le collimateur de l'UEFA, qui pourrait juger qu'il n'est pas conforme aux règles financières du foot européen. Pour le PSG, le tacle serait sévère ! Vraiment, le modèle économique des clubs de foot n'est pas un long fleuve tranquille.

Emmanuel Schafroth