Climat: ce que révèle la suspension de Stuart Kirk, le financiaro-sceptique d'HSBC
EDITO- Stuart Kirk, directeur de l’investissement responsable d'HSBC Asset vient d’être suspendu de son job après une conférence au titre provocateur: "pourquoi les investisseurs ne doivent pas se soucier du risque climatique". Le titre avait pourtant été validé en interne avant le Jour J. Histoire de la schizophrénie d’une banque, d’une profession ou d’un secteur?
Le 20 mai dernier, le responsable mondial de l’investissement responsable de la banque , Stuart Kirk, est devenu une célébrité en quelques dizaines de minutes. Lors d’un . Une des perles de son discours est sans doute sa sortie sur Miami: "Qu’est-ce que ça peut faire si Miami est six mètres sous l’eau dans 100 ans? Amsterdam est sous l’eau depuis des lustres, et c’est un endroit très agréable. Nous nous adapterons". Et d’ajouter que la durée moyenne des prêts à HSBC est de six ans: "Ce qui arrive à la planète la septième année n’a aucune importance!".
Notons bien que Stuart Kirk n’est pas climato-sceptique. Il ne nie aucunement la réalité du changement climatique et les travaux du Giec depuis trente ans. Il ferait plutôt partie des "financiaro-sceptiques": la finance est aveugle, au mieux myope, elle est court-termiste, elle est âpre au gain. Les vastes horizons, fussent-ils catastrophiques, ne la font pas dévier de sa trajectoire, imperméable à celle des émissions de gaz à effet de serre. Dans cette vision, l’adaptation est la seule partie du rapport du Giec qui l’intéresse, toujours dans cet horizon de temps de six ans, disons dix, qui peut la mobiliser et la motiver.
Plus de 30.000 milliards d'euros d'actifs "durables"
Cela ne veut pas dire que les centaines de fonds ESG ou ISR ne servent à rien, bien au contraire. L’Alliance mondiale pour l’investissement durable estimait à plus de 30.000 milliards d’euros les actifs étiquetés "durables" dans le monde. Le premier problème est que ces étiquettes "vertes" ou "responsables" sont de qualité très inégale, y compris le label français ISR. Bien malin qui pourrait s’assurer de l’impact de son épargne: la BCE elle-même vient d’émettre des doutes importants sur la réalité de l’engagement des acteurs financiers, tandis que l’. Le second problème est que pour tout désinvestissement dans un secteur réputé "sale" (mine, énergies fossiles), il trouve toujours un investisseur moins regardant pour prendre la relève. Ce qui fait[...]
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