La chute de la SVB fait trembler la Silicon Valley
Les start-up ne peuvent plus compter sur la Silicon Valley Bank, qui leur servait de réserve de trésorerie. Certains, dans l'industrie, redoutent à terme une crise de financement.
Avec la banqueroute de la Silicon Valley Bank (SVB), c’est le cœur du réacteur de l’écosystème de l’innovation californienne qui est entré en fusion le week-end du 10 mars. De San Francisco à Londres, en passant par Paris, Tel Aviv ou Mumbai, la planète tech a tremblé. L’administration fédérale américaine est rapidement intervenue, annonçant que les dépositaires seraient entièrement couverts. Le président Joe Biden a même pris la parole pour annoncer que le système bancaire était sauvé. Mais les dommages causés à l’univers de la tech américaine sont encore difficiles à mesurer. Car la SVB n’est pas une banque comme les autres. Fondée il y a quarante ans, elle était devenue l’établissement de référence des entrepreneurs et des fonds de capital-risque de la Silicon Valley. Grosses consommatrices de cash, les start-up s’en servaient comme d’une réserve de trésorerie, pour y déposer sur compte courant l’argent de leurs levées de fonds.
Dans une banque classique, près de 60 % des dépôts n’excèdent pas les 250.000 dollars, montant garanti par la Réserve fédérale américaine (Fed) en cas d’accident. Chez SVB, 93 % des fonds dépassaient cette somme. "C’était une banque de première qualité avec la capacité d’offrir les outils nécessaires pour accompagner les fonds d’investissement et les start-up dans leur développement", explique Philippe Guez, fondateur du fonds franco-israélien Maor Investments. Le drame, qui s’est noué au cours des derniers mois, traduit une grave faute du management de la Silicon Valley Bank", selon Philippe Collombel, general partner du fonds Partech. En l’espace de deux ans, le montant des dépôts de la SVB a été quasiment multiplié par trois à 189 milliards de dollars, conséquence des levées de fonds record enregistrées
Des centaines de millions en dépôt
Avec cet argent, dans un contexte de taux d’intérêt très bas, la banque a investi dans des obligations d’Etat à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Avec la hausse rapide des taux d’i[...]
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