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Chine : des entreprises espionnent leurs employés pour vérifier s’ils postulent ailleurs

Un employé dit avoir été licencié par son patron qui l'a accusé de répondre à des offres d'emplois (Crédits : Getty Images/iStockphoto). (Getty Images/iStockphoto)

Un employé chinois dit avoir été licencié par son patron qui l'a accusé de répondre à des offres d'emplois. Des millions d'internautes ont réagi sur les réseaux sociaux après des révélations sur un logiciel de surveillance des travailleurs.

Quand on commence à chercher du travail ailleurs, on essaie en général de rester discret. On évite de passer trop de temps sur LinkedIn si son écran d’ordinateur est visible de tout l'open space, ou de faire des entretiens d’embauche sur ses horaires de travail. On peut ainsi espérer garder son projet secret… sauf si l’employeur utilise un logiciel espion. Cette histoire, qui a de quoi rendre paranoïaque, nous vient tout droit de Chine.

Des témoignages sur les réseaux sociaux

Elle a éclaté au grand jour sur les réseaux sociaux chinois, où plusieurs témoignages ont été largement relayés, rapporte le South China Morning Post. Un internaute raconte sur MaiMai, un équivalent de LinkedIn en Chine, qu’il a été licencié lorsque son employeur a découvert qu’il postulait à des offres d’emploi grâce à un logiciel de surveillance.

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Une jeune femme de 27 ans confie quant à elle que lorsqu’elle a démissionné, son manager lui a répliqué qu’il savait depuis des mois qu’elle projetait de partir. Ces témoignages ont déclenché un flot de réactions, de nombreux internautes affirmant avoir été espionnés par leur patron.

Un logiciel avec un système de note

Le logiciel incriminé est un outil développé par une entreprise basée à Shenzen, Sangfor Technologies, qui a pour l’instant refusé de répondre aux sollicitations des médias. Selon le South China Morning Post, cette entreprise a déposé en 2018 un brevet pour un système capable de prédire le départ d’un employé, en se basant sur l'analyse de son activité sur Internet.

Ce logiciel aurait accès à l’historique du navigateur ainsi qu’aux mails des salariés scrutés. Il attribuerait ensuite une note individuelle en fonction des probabilités que le travailleur démissionne, comme le montrent des captures d’écran postées sur les réseaux sociaux.

Capture d'écran, postée sur Weibo, d'un logiciel qui permettrait de surveiller les activités informatiques des employés pour évaluer leur désir de quitter un emploi (Crédits : Capture d'écran Weibo).
Capture d'écran, postée sur Weibo, d'un logiciel qui permettrait de surveiller les activités informatiques des employés pour évaluer leur désir de quitter un emploi (Crédits : Capture d'écran Weibo). (Capture d'écran Weibo)

Un wifi mouchard

Sangfor Technologies a également créé un outil permettant de collecter l’historique de navigation des smartphones des employés lorsqu’ils se connectent au wifi de l’entreprise, comme l’avait révélé le média Nikkei en juin 2021. L’entreprise cantonaise revendique 100 000 clients, dont des administrations chinoises comme le service des impôts. Mais elle n’indique pas lesquels de ses clients lui ont acheté ce logiciel espion.

L’affaire pourrait-elle atterrir dans les tribunaux ? En novembre dernier, la Chine s’est dotée d’une nouvelle législation en matière de collecte de données personnelles. Elle prévoit notamment que les employeurs sont obligés d’obtenir le consentement préalable de leurs salariés avant d’avoir recours à des outils de surveillance.

Le sujet préoccupe aussi en France

Mais il est difficile de contrôler l'application de cette loi, et de nombreux travailleurs ont intériorisé le risque d’être espionné par leur patron. "C’est peu à peu devenu une auto-surveillance, et cela altère les réactions de mon subconscient à chacune de mes actions", confie un travailleur interrogé par le South China Morning Post. "Je passe un instant à me demander si telle information devrait être partagée ou non, et où".

Le phénomène n’est toutefois pas cantonné à la Chine. En France, 63% des entreprises prévoient d’utiliser, ou ont déjà installé des outils pour surveiller à distance leurs employés, d’après une étude de 2021 de VMware, un spécialiste des logiciels d’entreprise.

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