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Ces startups qui valent des milliards

Alors qu'elle ne sont encore que de modestes PME, certaines startups se voient très rapidement propulsées dans le grand bain du monde de la finance, particulièrement dans le secteur du web. Coup de projecteur sur quelques bébés milliardaires.

"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années" ! La célèbre réplique de Rodrigue au père de Chimène s'est rarement aussi bien vérifiée que ces temps-ci, où la valorisation des jeunes pousses high tech a de quoi donner le vertige !

Les ambitions de Dropbox sont venues en donner un nouveau témoignage ces dernières semaines. La société a lancé en 2008 son service de stockage en ligne de fichiers et aurait refusé en 2011 une offre de achat de la part d'Apple pour... 800 millions de dollars. Désormais, elle envisage en effet d'entrer en Bourse cette année et la valorisation visée est de 4 milliards de dollars ! Soit deux fois plus que son concurrent Box, qui envisage pour sa part une introduction sur le marché en 2014.

Des valorisations déconnectées des fondamentaux économiques

Le club des startups qui valent des milliards de dollars avant même d'être cotées en Bourse semble de moins en moins fermé. Lors de sa dernière levée de fonds en 2011, le site de location de logement en ligne Airbnb était déjà valorisé à 1,3 milliard de dollars. Quant au réseau de partage d'images Pinterest, qui n'a toujours pas de chiffre d'affaires mais a conquis 25 millions d'utilisateurs trois ans après son lancement, il vaudrait 1,5 milliard de dollars. A côté de ces bébés, Twitter, lancé en 2006, semble déjà un vétéran : en janvier, le gestionnaire d'actifs BlackRock a fait une offre à 80 millions de dollars pour moins de 1% du capital, ce qui équivaut à une valorisation de 9 milliards de dollars pour le réseau social au petit oiseau. Fondé en 2005, le spécialiste de la sécurité des réseaux informatiques Palo Alto Networks a déjà sauté le pas vers la Bourse depuis juillet dernier et sa capitalisation boursière actuelle frise les 4 milliards de dollars. Et on pourrait ajouter des dizaines d'autres noms, comme Spotify (musique en ligne), Zscaler (sécurité informatique) ou SurveyMonkey (sondages en ligne).

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Les causes de l'inflation

Cette envolée des prix des actifs peut rappeler la période de la bulle Internet (1998-2000) mais il y a deux différences majeures. La première, c'est que l'inflation des valorisations ne touche pas de manière indifférenciée tous les acteurs ayant trait au web, ce qui était le propre de la bulle. La deuxième, c'est qu'Internet est aujourd'hui un marché bien réel, avec des acteurs forts en place : Facebook n'a pas dix ans mais son chiffre d'affaires a dépassé les 5 milliards de dollars l'an dernier ! Grâce à ses formidables possibilités de mise en relation sans intermédiaire entre une entreprise et ses clients, et ce à l'échelle mondiale, le web permet encore de construire des businesses avec une rapidité stupéfiante. Entre 2008 et 2011, le site de bonnes affaires en ligne Groupon est passé de 5.000 dollars de chiffre d'affaires à... 1,6 milliards ! Dans ce contexte où les parts de marché acquises semblent toujours fragiles, les acteurs en place n'hésitent pas à sortir le chéquier pour racheter des startups avant qu'elles ne viennent leur faire de l'ombre. Ce fut le cas lorsque Facebook se proposa de racheter Instagram pour un milliard de dollars. Microsoft, le très rentable leader mondial du logiciel, est aussi coutumier des achats dispendieux, comme celui de Tellme networks (téléphonie sur internet) en 2007 pour 800 millions de dollars. La formidable création de masse monétaire par les banques centrales, dont les taux sont maintenus artificiellement à des niveaux très bas, est un autre facteur d'explication : cette manne va s'investir dans des actifs réels comme l'immobilier mais aussi dans d'autres plus risqués, comme les actions technologiques.

Quelques français prometteurs

Et les Français dans tout ça ? Si les startups ne manquent pas dans l'hexagone, les valorisations sont souvent loin de ces chiffres astronomiques. Fin 2012, le spécialiste de la musique en ligne Deezer a cependant levé 100 millions d'euros auprès du fonds Access Industries, propriétaire de Warner, ce qui valorise l'entreprise aux alentours de 500 millions d'euros. Mais la prochaine bombe made in France est peut-être le spécialiste du ciblage publicitaire en ligne Criteo, déjà qualifié de "Google français". D'après le Journal du net, la société envisagerait cette année de lever entre 270 et 400 millions de dollars via une introduction en Bourse... aux Etats-Unis. Le centre de gravité mondial du web reste décidément ancré de l'autre côté de l'Atlantique. Mais, alors que ce secteur est en route vers la maturité, d'autres excitent les convoitises des investisseurs, comme celui des énergies décarbonées. Le fabricant de piles à combustibles Bloom Energy a déjà levé plus de 600 millions de dollars, ce qui le valorisait en 2011 à près de 3 milliards !



Emmanuel Schafroth



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