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Le cerveau est-il sexiste ?

Directeur de l’équipe de psycholinguistique et psychologie sociale appliquée de l’Université de Fribourg (Suisse), Pascal Gygax vient de co-écrire "Le cerveau pense-t-il au masculin ? Cerveau, langage et représentations sexistes" aux éditions Le Robert, avec Sandrine Zufferey (université de Berne, Suisse) et Ute Gabriel (université des sciences et de la technologie, Norvège). Entretien.

Sciences et Avenir : Le cerveau fait-il spontanément la différence entre le masculin dit "générique" –censé s’appliquer aux hommes et aux femmes– et le masculin dit "spécifique" qui ne s’applique qu’aux hommes ?

Pascal Gygax : Non, car il n’y a pas de différence morphologique entres les deux : c’est exactement le même mot. Quand vous dites une phrase du style : "Les musiciens sortirent de la cafétéria", le cerveau envisage spontanément la phrase au masculin, imaginant que les musiciens sont majoritairement des hommes. Car le cerveau gère très mal l’ambiguïté, surtout dans des contextes qui ne permettent pas de dire s’il s’agit d’un masculin utilisé comme spécifique ou générique. C’est la même ambiguïté que l’on retrouve dans une phrase comme "le politicien a demandé au chercheur de se rappeler de la généticienne Emmanuelle Charpentier"… "Politicien" et "chercheur" sont spontanément interprétés au masculin spécifique car c’est l’usage le plus simple et le plus fréquent. Depuis 50 ans, beaucoup de travaux scientifiques se sont intéressés à cette ambiguïté sémantique et à la façon dont le cerveau la gère et arrivent aux mêmes conclusions : le fait que la forme masculine génère des représentations masculines fait consensus en psychologie expérimentale.

Pourquoi le cerveau ne fait-il pas cette différence ?

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En raison de son mode de fonctionnement et du lien entre langage et pensée comme l’ont montré les Américains Edward Sapir et Benjamin Lee Whorf au début du XXe siècle –et plus tard le psychologue Dan Slobin : les mots que nous utilisons reflètent notre manière de caractériser le monde. Et –dans notre cerveau– ces mots activent ce que l’on pourrait appeler pour simplifier des "ampoules" se référant aussi bien au mot qu’à son sens. Pour éviter de trop lourdes dépenses énergétiques, le cerveau va laisser "en veille" certaines de ces ampoules (comme masculin=homme), celles qui sont les plus fréquemment utilisées, afin de ne pas avoir à constamment les rallumer. Ainsi, si [...]

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