Les cellules tumorales sont plus susceptibles de se propager durant le sommeil
Selon une Ă©tude parue le 22 juin dans Nature, les cellules cancĂ©reuses du sein se propagent Ă dâautres parties du corps principalement la nuit pendant que les gens dorment, et non de maniĂšre continue tout au long de la journĂ©e comme les scientifiques le pensaient auparavant.
Cela ne signifie surtout pas quâil faille considĂ©rer le sommeil comme un ennemi, ni que les malades du cancer devraient chercher Ă limiter leur nombre dâheures passĂ©es au lit, pensant ainsi Ă©viter la propagation des mĂ©tastases, prĂ©viennent dâemblĂ©e les chercheurs. âDâautres travaux laissent penser que les troubles du sommeil tendent Ă dĂ©grader le pronostic dans le cancer du seinâ, rappelle le New Scientist. âMais ce que dĂ©montre cette nouvelle Ă©tude, explique Nicola Aceto, de lâĂcole polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich, qui a dirigĂ© les travaux, câest que les traitements du cancer pourraient gagner en efficacitĂ© si on les administre Ă un moment plutĂŽt quâun autre.â
Câest en travaillant sur un autre projet concernant les mĂ©tastases que les chercheurs ont constatĂ© ce phĂ©nomĂšne. Ils ont alors dĂ©cidĂ© de conduire une Ă©tude spĂ©cifique sur 30 femmes souffrant dâun cancer du sein, dont 9 atteintes dâune maladie mĂ©tastatique, qui ne suivaient pas de traitement. Le protocole prĂ©voyait que des Ă©chantillons de sang soient prĂ©levĂ©s Ă 4 heures et Ă 10 heures du matin, dans les heures prĂ©cĂ©dant la chirurgie quâelles devaient subir.
Des souris et des hommes
Leur analyse a rĂ©vĂ©lĂ© que 78,3 % des cellules tumorales circulantes (CTC) â qui se dĂ©placent dans le sang depuis une tumeur et qui sont susceptibles de gĂ©nĂ©rer des mĂ©tastases â ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans les Ă©chantillons prĂ©levĂ©s la nuit, quand les malades dormaient. Puis les chercheurs ont poursuivi leur Ă©tude sur des souris, en laboratoire ; ils ont dĂ©couvert que 87 Ă 99 % des CTC se trouvaient dans les Ă©chantillons prĂ©levĂ©s durant les phases de sommeil des animaux.
Pour AndrĂ©s Hidalgo, chercheur au Centre national de recherche cardiovasculaire, en Espagne, interrogĂ© par El PaĂs, cette Ă©tude est un âcoup de tonnerreâ. âElle nous prĂ©sente une biologie du cancer moins prĂ©visible que nous ne le pensions et elle vient confirmer que la maladie nâobserve pas les mĂȘmes horaires que nos soignantsâ, souligne-t-il, avant dâajouter :
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