Catastrophes naturelles: quel avenir pour les réfugiés climatiques?
2023, Le monde qui vient (28/53). L'intensification des catastrophes météorologiques, liée au changement climatique, va multiplier le nombre des réfugiés climatiques dans les années climatiques. Le monde y est-il préparé?
Chaque matin, des dizaines d'autocars entrent dans Dacca, la tentaculaire capitale du Bangladesh de plus en plus menacée par la montée des eaux. Croulant sous les ballots, leurs passagers débarquent dans une nouvelle vie. Selon certaines estimations, plus de 2.000 migrants arriveraient chaque jour dans la ville. Presque tous sont originaires d'une des provinces du pays et la plupart ont été, au moins en partie, poussés à partir en raison du changement climatique - soit à la suite d'une catastrophe naturelle, soit parce que les changements environnementaux les ont peu à peu privés de leurs moyens de subsistance.
De telles scènes seront de plus en plus fréquentes en 2023 et au-delà. L'Afrique sub-saharienne, la zone Pacifique, l'Asie orientale et méridionale seront les régions les plus touchées. Les migrants les plus visibles seront les victimes d'événements météorologiques extrêmes exacerbés par la hausse des températures, comme les gigantesques inondations qui ont submergé le Pakistan en août et septembre 2022, et provoqué le déplacement de quelque 33 millions de personnes. Le phénomène climatique de La Nina, qui affecte les schémas de précipitations sur la totalité du globe, aurait joué un rôle dans ce désastre. Dans les pays pauvres, l'accumulation de catastrophes sape les ressources et rend chaque événement plus dévastateur que le précédent.
Le changement climatique se traduit également par des évolutions plus lentes. Les récoltes sont de moins en moins abondantes; la montée du niveau de la mer submerge peu à peu les villages. Le réchauffement climatique agit comme un multiplicateur de menaces, aggravant d'autres facteurs de migration tels que la pauvreté ou les conflits. La Banque mondiale prévoit que d'ici à 2050 jusqu'à 143 millions de personnes vivant en Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine (soit environ 2,8% de la population de ces régions) pourraient être déplacées à l'intérieur de leurs pays en raison de facteurs climatiques à évolu[...]
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