Carlos Tavares, pied au plancher chez Stellantis
PORTRAIT. A la tête de Stellantis depuis deux ans, cet obsessionnel de la performance y impose le rythme effréné d’un pilote de course. Sans pitié pour ceux qui n’arrivent pas à suivre. Mais les résultats sont là avec un bénéfice net record de 16,8 milliards d’euros en 2022 et une marge opérationnelle de 13%.
Chaussettes épaisses, pantalon de ski, parka rouge pour affronter le froid, la neige, le verglas. Avec sa Peugeot 104 ZS2 de 1979 restaurée dans sa ferme au Portugal, Carlos Tavares était fin janvier au départ du Rallye Monte-Carlo Historique 2023. Sa neuvième épreuve du genre, qu’il ne raterait pour rien au monde. Exit le directeur général de Stellantis, place à un modeste pilote parmi d’autres. "Je suis parti pour 22 heures de conduite non-stop de Reims (départ de la course) jusqu’à Monaco, sans penser à l’entreprise : je me concentre sur ma conduite !", relate l’homme qui court "douze à quinze week-ends par an".
La compétition, c’est sa drogue, avec plus de 500 épreuves à son actif depuis quarante ans. Le sport automobile est une école d’ "anticipation, de rigueur d’exécution, de gestion du stress, sinon on risque la mort au prochain virage", plaide cet ingénieur d’essais entré chez Renault à l’âge de 23 ans. Voilà qui "rapproche le pilotage en course du pilotage d’une entreprise" ! Son moteur ? L’adrénaline, assure le sauveur de PSA en 2014 et le créateur de Stellantis en janvier 2021. "Il a envie de se battre, de donner le maximum, c’est un trait crucial de son caractère", souligne John Elkann, le président du groupe né de la fusion de PSA et Fiat Chrysler Automobiles. Remporter la victoire coûte que coûte, tel est son leitmotiv. "Un compétiteur dans l’âme, un chef de guerre", insiste Christophe Périllat, le directeur général de Valeo. Lors des confinements de 2020, Tavares avait même créé une War Room, appellation officiellement supprimée depuis. Mais les cadres l’emploient toujours pour désigner les réunions de validation des budgets !
Mode de vie ascétique
Pour atteindre ses objectifs, l’homme s’impose un mode de vie ascétique, qu’il applique aussi à Stellantis. "Il se lève vers 5 heures, mais arrête à 19 heures 30 au plus tard, se couche très tôt", sauf en course, commente Bertrand Blaise, son directeur de la communication. Pour un bon équilibre physique e[...]
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