Carburant : le geste de Bercy pour les gros rouleurs
C’est quasiment sur : Bercy va annoncer un geste pour les gros rouleurs. Pas sous la forme d’une baisse des taxes, mais sous celle d’une hausse des indemnités kilométriques. Un geste qui profitera à ceux qui déclarent leurs revenus « aux frais réels ».
Comment donner un coup de pouce sans passer la ligne rouge, qui est de consentir une baisse des taxes sur les carburants, qui couterait très cher aux finances du pays ? Bercy, depuis plusieurs jours, semble avoir trouvé la solution : augmenter le barème des indemnités pour frais kilométriques, qui permet aux contribuables qui optent pour une déclaration de revenus aux frais réels de retirer des sommes qu’ils déclarent des frais pour les kilomètres qu’ils ont parcourus.
Simple à mettre en oeuvre
Grace à ce tour de passe passe, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui assure depuis plusieurs jours qu’une nouvelle aide est à l’étude "pour ceux qui prennent leur voiture pour aller travailler", pourra estimer qu’il a éteint l’incendie allumé par la flambée des prix des carburants (1,65 € le litre pour le gazole, 1,70 € pour le SP95-E10 en moyenne sur la semaine dernière, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique). Cette flambée devrait, selon les calculs de Bercy, alourdir la facture des automobilistes de 60 à 70 € entre octobre dernier et juillet prochain en moyenne, sur la base d’un surcoût de 6,20 € par mois pour les véhicules au gazole et de 7 € par mois pour ceux à l’essence.
Autre avantage de la mesure : elle est simple à mettre en œuvre . C’est l’administration qui décide de la revalorisation, entre janvier et février. Pas besoin de passer par un Parlement déjà saturé par les mesures en cours de discussion et qui doit faire une pause dans ses travaux fin février.
Coût limité pour l'Etat
La mesure aurait aussi l’avantage de limiter la perte de ressources pour l’état puisqu’elle ne toucherait que 2,5 millions de travailleurs, ceux qui préfèrent faire leur déclaration aux frais réels plutôt qu’au forfait (les frais prennent alors la forme d’un abattement automatique de 10% sur les revenus). "Ce sont en général les gros rouleurs qui prennent le temps de déclarer leurs frais réels." explique-t-on au ministère des Finances. Le problème, c’est q[...]