Cancer de la vessie pour une prise en charge optimale
Le suivi de ce cancer s’est beaucoup amélioré. Établir un diagnostic précoce est déterminant.
Paris Match. Quelle est la fréquence actuelle de cette tumeur ?
Professeur Thierry Lebret. Avec 15 000 nouveaux cas par an, il est le cinquième cancer solide en fréquence. Il concerne quatre fois plus les hommes que les femmes. Une hématurie (sang dans les urines) en est le principal symptôme révélateur, mais tout trouble irritatif à la miction peut être un signe d’alarme qui doit déclencher un bilan urologique.
Un facteur causal existe-t-il ?
Il n’y a pas de terrain héréditaire démontré mais des facteurs de risque bien identifiés : le tabac surtout, certains produits chimiques (agricoles, fumées diesel, colorants), certaines parasitoses (bilharziose). Parfois, c’est une radiothérapie ancienne qui est en cause.
En quoi consiste le bilan ?
Le diagnostic est établi avec l’analyse du tissu prélevé par endoscopie vésicale sous anesthésie. Le scanner recherche d’autres localisations urinaires (rein, uretère, urètre) ou des métastases à distance de la sphère urinaire (Pet-scan).
Quelle est la prise en charge de ces diverses formes ?
Dans 80 % des cas la lésion est superficielle. La principale menace est la récidive, que l’on peut combattre ou prévenir par une chimiothérapie (amétycine) ou une immunothérapie (BCG) locales, administrées une fois par semaine, via une petite sonde urinaire, en consultation, pendant six semaines. L’important est le maintien pendant au moins cinq ans d’un suivi annuel ou bisannuel régulier par fibroscopie (endoscope souple) vésicale et cytologie urinaire (analyse dans les urines des cellules qui desquament). À ce prix, le pronostic de ces formes est bon. L’éventualité d’une récidive existe dans 50 % à 65 % des cas. L’évolution vers une forme infiltrante (30 % des cas) ne concerne que les(...)