Que cache la stratégie politique des fourches et des piques des Insoumis?
Editorial - En deux semaines d'examen du projet de réforme des retraites à l'Assemblée, les dérapages se sont multipliés. Principalement chez les Insoumis. Accusés par Gérald Darmanin de vouloir "bordéliser" le pays, la Nupes est emmenée par un Jean-Luc Mélenchon plus remonté que jamais. Une stratégie qui ne plaît pas à tous les camps de la gauche, mais à un objectif: mettre à bas la Ve République, explique Ghislaine Ottenheimer.
Pourquoi un tel bordel? Pourquoi ces insultes et cet entêtement à hystériser le débat? Pourquoi bloquer l'examen du texte sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale avec un amoncellement d'amendements bidon quand les députés et les syndicats réclament un débat de fond et un vote? Notamment sur l'article 7, qui repousse l'âge légal à 64 ans. Tout cela au risque de faire exploser la Nupes, car les partenaires de La France insoumise, le PS comme le PC, n'approuvent pas cette stratégie.
Lire aussiRetraites : où est donc passée la "révolution" macroniste ?
Quand le député Insoumis Aurélien Saintoul a accusé le ministre du Travail Olivier Dussopt d'être un "assassin", ses propos ont aussitôt été désapprouvés par les présidents des groupes PS et PC. L'insulte de trop… Quelques jours plus tôt, un de ses collègues, Thomas Portes, avait eu l'odieuse idée de s'exhiber en train d'écraser du pied un ballon à l'effigie du ministre. Et la députée Sophia Chikirou avait qualifié Elisabeth Borne de "bourreau".
Des dérapages? Il y a sans doute dans la jeune génération des Insoumis un côté rebelle, une culture du clash, qui pousse à la provocation. A l'image du numéro deux, le sans-culotte Manuel Bompard, qui, mâchouillant son éternel chewing-gum, assume cette opposition bête et méchante: "On va déposer des amendements autant que nécessaire."
Une stratégie à dessein
Plus profondément, certains Insoumis se voient non pas comme de simples opposants, mais comme de véritables révolutionnaires. A l'image de leur "Lider Maximo" Jean-Luc Mélenchon, toujours prêt à convoquer les fourches et les piques. N'avait-il pas pris comme pseudo "Santerre" pour signer ses écrits politiques du temps où il militait à l'OCI (Organisation communiste internationaliste), le nom du général qui s'enorgueillissait d'avoir ordonné le roulement des tambours lors de l'exécution de Louis XVI afin de couvrir ses derniers mots. Tout un symbole.
Lire aussiFace à la réforme des retraites, la stratégie maxima[...]
Lire la suite sur challenges.fr
A lire aussi
Retraites: la pétition en ligne contre la réforme franchit la barre du million de signatures
En direct sur BFMTV, Mélenchon pète une nouvelle fois les plombs
Contre le maintien d'Adrien Quatennens à LFI, la colère des militants insoumis s'organise
En réclamant un "geste" sur les prix, Macron réhabilite-t-il le diesel?
Le rachat d’Atos par Airbus dans le viseur d’un fonds activiste britannique