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CAC 40 : pas si français que ça !

Répartition du capital des sociétés françaises (Source : OEE)

C’est l’indice des valeurs boursières cotées à Paris. Pourtant, le CAC 40 n’est plus si français qu’il n’y paraît.

Vous n’aurez pas Alstom, notre fleuron français ! Avant de se lancer dans de belles diatribes, certains ministres feraient sans doute bien de vérifier leurs sources. Car non seulement Alstom a déjà dans ses gênes du sang américain (elle s’est d’ailleurs un temps appelée GEC-Alsthom, GEC signifiant... General Electric Company), mais son capital est tout sauf franco-français.

 

Près de la moitié du capital des sociétés françaises appartient à des étrangers
Sur la base d’une étude de l’actionnariat datant de mars 2014, il a été estimé que les investisseurs français, Bouygues compris, ne représentaient plus que 54% du capital, 18% étant détenus par des Américains et 25% par des Européens hors de France. Et la société ne fait guère figure d’exception dans le paysage boursier français. D’après les derniers chiffres de l’Observatoire de l’épargne européenne, le capital des entreprises françaises cotées est à 43% entre les mains d’investisseurs étrangers. Pour mémoire, cette part n’était que de 10% en 1980. C’est surtout dans les années 1990 que les investissements étrangers ont fortement progressé, ce qui correspond notamment à l’implantation de nombreuses sociétés financières américaines dans l’hexagone à cette période.

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Les actionnaires individuels français réduits à la portion congrue
Bien surtout, ce mouvement a fait diminuer mécaniquement la part des sociétés françaises financières ou non. La quasi-absence de fonds de pension a laissé le champ libre aux acteurs étrangers en quête d’investissements pour assurer la retraite de leurs cotisants. L’Etat français a aussi vu son emprise diminuer. Lui qui détenait encore 13% du capital des sociétés cotées en 1980 n’en possède plus que 7%, malgré un soubresaut dans la décennie 2000, qui peut s’expliquer par les grandes privatisations de la période (EDF, GDF). Mais le désengagement le plus spectaculaire reste celui des actionnaires individuels. Avec 22% du capital des entreprises en 1980, ils constituaient une véritable force collective. Réduite à 10%, leur part ne leur donne aujourd’hui qu’un pouvoir de décision limité. De manière symptomatique, on voit parfois des assemblées générales d’actionnaires houleuses, suivis de votes à la soviétique pour les résolutions proposés : la parole est dans la salle, mais le pouvoir ailleurs.

 

Le business du CAC 40 se joue sut la scène internationale
Il n’y a pas que du point de vue actionnarial que le côté franco-français du CAC 40 est battu en brèche, fort heureusement d’ailleurs. Car l’indice parisien n’est plus vraiment un baromètre de l’économie française. D’après une étude EY, plus de 70% du chiffre d’affaires de sociétés du CAC est réalisé à l’étranger. Pour de grandes sociétés de produits de consommation comme l’Oréal, Danone ou LVMH, c’est bien là que se situe la croissance des dernières années. Pour le géant du luxe, la Chine pèse désormais plus en matière d’activité que la France, qui ne compte plus que pour 11% du chiffre d’affaires. Pour des sociétés parapétrolières comme Technip, l’international représente même 98% de l’activité : car en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des ingénieurs. Même dans le secteur automobile, tous les acteurs français ne sont pas aussi dépendant des ventes nationales qu’un Peugeot. Prenez Michelin, par exemple : bibendum roule sa bosse, ou plutôt ses pneus, sur tous les continents et la part du chiffre d’affaires réalisée en France ne représente plus que 10% contre un tiers de l’activité en Amérique. Non, décidément, le CAC 40 n’est plus si français que ça.

Emmanuel Schafroth