Le C919, rival chinois de l’A320neo, entre enfin en service

Le C919 du chinois Comac, concurrent de l’A320neo d’Airbus et du 737 MAX de Boeing, entre en service chez China Eastern le 28 mai. Fort d’un millier de commandes, quasi-exclusivement chez des acteurs chinois, il affiche sept ans de retard sur le calendrier initial.

Quinze ans après le lancement officiel du programme, le moyen-courrier chinois C919 entre enfin en service. Comme indiqué par Reuters, le premier vol commercial du rival de l’A320neo et du 737 MAX, opéré par la compagnie China Eastern, est prévu le 28 mai, entre Shanghai et Pékin. Certifié en Chine en septembre 2022, livré à China Eastern trois mois plus tard, l’appareil entre donc en service avec sept ans de retard sur le calendrier initial. D’une capacité de 168 à 190 sièges, le C919 affiche 4.000km d’autonomie. Il a récolté environ un millier de commandes selon le cabinet Cirium, quasiment toutes émanant de compagnies aériennes et de loueurs chinois. Ce chiffre place le nouvel entrant loin, très loin de l’A320neo (plus de 8.700 commandes) et du 737 MAX (5.300 commandes).

L'appareil représente-t-il une menace pour Airbus et Boeing? Pas vraiment. "Le C919 aurait été un excellent avion pour une entrée en service en 1987, estimait en septembre dernier Richard Aboulafia, associé au cabinet américain Aero-Dynamic Advisory. En taille et en technologie, c'est le même type d'avion que les A320 et 737 classiques, lancés dans les années 1980. Seul le moteur Leap est nouveau, et les deux grands avionneurs l'ont intégré sur leurs avions depuis longtemps." "En performance économique, il sera entre les A320 et 737 classiques, et les versions Neo et MAX", abondait Ernest Arvai, consultant au cabinet américain AirInsight.

Dépendance à l'Occident

L'appareil marque quand même un progrès par rapport à l'avion régional chinois ARJ21, un modèle très inspiré du MD-80 américain, qui affiche dix ans de retard et des performances poussives, et n’a été produit qu’à une centaine d’exemplaires. Mais le C919 reste dépendant des technologies occidentales : le moteur Leap 1C est développé par le duo GE-Safran. D’autres équipements sont fournis par les américains Honeywell et Collins Aerospace, le français Michelin et l’allemand Liebherr.

(Challenges.fr)

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