A Bure, l'Andra prépare le stockage géologique des déchets nucléaires
LE NUCLEAIRE POST-FUKUSHIMA (2/5) - Dix ans après l'accident de Fukushima, Challenges s'est rendu au cœur du réacteur du nucléaire français. Reportage à Bure, dans le laboratoire de l'Andra qui prépare la conception de Cigéo pour le stockage des déchets à 500 mètres de profondeur.
Six bonnes minutes en ascenseur suffisent pour descendre à 500 mètres de profondeur, au cœur du laboratoire de l’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. C’est là, dans la roche d’argile, à cheval entre la Meuse et la Haute-Marne , pour le stockage des déchets radioactifs.
A la surface, au milieu des champs avoisinant un parc d’éoliennes, le site de l’Andra se déploie sur quatre bâtiments: l’hôtel restaurant pour les salariés de passage, l’Ecothèque qui répertorie et conserve des milliers d’échantillons de l’environnement local (céréales, eau, terres, miel, lait…), le centre technologique destiné à expliquer le projet au grand public et à accueillir les expériences, et enfin le laboratoire souterrain, échantillon à taille réelle du futur Cigéo.
Vue des installation du laboratoire de l'Andra, entre la Meuse et la Haute-Marne, devant un champ d'éoliennes. Crédit: Agathe Beaujon
La prochaine infrastructure, qui verra le jour 5 kilomètres plus loin, qui n’ont pas encore de solution opérationnelle pérenne. Ils sont aujourd’hui entreposés dans des piscines de refroidissement, sous la responsabilité des producteurs comme EDF ou Orano.
Les colis de déchets de moyenne activité à vie longue seront entourés de bétons avant leur stockage dans Cigéo. Crédit: Agathe Beaujon
Après un appel à candidatures (et le rejet des habitants de certains sites étudiés), c’est donc le sol d’argile de la Meuse qui a été préféré au granit en 2006, pour ses propriétés stables et isolantes. "Dans cette roche, l'eau met un million d'années pour parcourir environ sept mètres, par un processus similaire au thé qui se diffuse dans l'eau chaude", indique notamment l’Andra qui précise que le risque sismique est extrêmement réduit dans cette zone, d'autant plus à une telle profondeur.
Des expérimentations sont menées dans le centre technique de l'Andra pour évaluer les effets du poids sur les colis de déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue. Crédit: Agathe Beaujo[...]
Lire la suite sur challenges.fr