Brexit: le vrai vainqueur, c'est l'Union européenne
Un premier vote est prévu par les députés, ce mercredi à Londres, concernant l'accord sur l'Irlande du Nord conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne fin février. Les formes du divorce entre Londres et Bruxelles sont désormais plus claires. Et le but de la Commission européenne - prouver que le Brexit ne constitue pas un précédent -, atteint.
Après sept années riches en tensions, prises de bec et menaces de rupture, le soulagement est palpable. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de l'Union européenne Ursula von der Leyen ont enfin conclu, le 27 février, un accord sur la délicate question nord-irlandaise, ultime point de discorde entre Londres et Bruxelles.
Le roi Charles III a même invité Ursula von der Leyen au château de Windsor. Un signe que les temps ont changé, puisque depuis 2020 les représentants de l'Union qui se rendaient à Londres n'étaient plus accueillis avec le statut dû aux ambassadeurs, mais comme de simples "représentants d'une organisation internationale".
Une opinion publique retournée
Un premier vote est prévu par les députés ce mercredi à Londres. Et même si le DUP, principal parti unioniste nord-irlandais, a annoncé lundi qu'il s'opposerait à des mesures clés du nouvel accord, les formes que prendra le divorce à l'avenir sont plus claires.
De prime abord, le "cadre de Windsor" a tout l'air d'un accord permettant aux deux parties de sauver la face et d'avancer. Mais si l'on regarde de plus près qui en sont les signataires, il en ressort une tout autre impression. Rishi Sunak est le cinquième Premier ministre britannique depuis le référendum sur le retrait de l'Union, et son parti devrait essuyer une sévère défaite l'an prochain, due en grande partie aux incessantes querelles autour du Brexit. Ursula von der Leyen, elle, n'est que la seconde titulaire de la présidence de la Commission depuis 2016, et elle devrait se voir reconduite à son poste en 2024.
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