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BP accuse la plus lourde perte de son histoire

BP a annoncé une perte de 6,5 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) au titre de 2015, son plus mauvais résultat depuis au moins 20 ans, en conséquence de la chute des cours du pétrole. /Photo d'archives/REUTERS/Alexander Demianchuk

par Karolin Schaps et Ron Bousso

LONDRES (Reuters) - BP a annoncé mardi la plus lourde perte de son histoire au titre de 2015, la compagnie pétrolière britannique subissant comme l'ensemble du secteur la chute quasi interrompue des cours du brut depuis plus de dix-huit mois.

La "major", qui doit en outre encore faire face aux gigantesques coûts liés à la marée noire survenue en 2010 dans le golfe du Mexique, a également fait état de 3.000 suppressions de postes supplémentaires tout en maintenant son dividende trimestriel à 10 pence par action.

Le titre BP reculait de 8,7% à 334,95 pence à la Bourse de Londres à mi-journée, accusant la plus forte baisse de l'indice paneuropéen Stoxx 50 et tirant vers le bas l'indice regroupant les valeurs pétrolières européennes (-4,34%).

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Il s'agit de la plus forte baisse sur un jour de l'action depuis juin 2010. Depuis le début de l'année, cela porte le recul de l'action BP à 5,5% contre -8,2% pour le Stoxx 50.

Pour l'ensemble de l'année 2015, BP a accusé une perte de 6,5 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) contre un bénéfice de 3,78 milliards en 2014. La perte de l'an dernier dépasse celle de 3,72 milliards de dollars accusée en 2010, année de la marée noire, dont les coûts associés totalisent désormais quelque 55 milliards de dollars.

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net ajusté est ressorti à 196 millions de dollars, bien en deçà des estimations des analystes qui l'attendaient en moyenne à 730 millions.

Le résultat intègre une dépréciation de 2,6 milliards de dollars pour refléter la baisse des cours du brut. Sur les trois derniers mois de 2015, la moyenne du Brent a été de 43 dollars le baril contre 76 dollars au quatrième trimestre 2014.

Depuis leur dernier pic de juin 2014, les cours de l'or noir accusent un repli de quelque 70%, ce qui s'est traduit par des dizaines de milliers de suppressions d'emplois dans le secteur gazier et pétrolier et par de drastiques révisions à la baisse des projets d'investissement des compagnies.

"Nous continuons d'évoluer rapidement pour adapter et rééquilibrer BP dans cet environnement en mouvement", déclare Bob Dudley, le directeur général de la compagnie pétrolière britannique, cité dans le communiqué de résultats.

3.000 SUPPRESSIONS DE POSTES

Avant BP, Chevron avait annoncé la semaine dernière avoir subi sur les trois derniers mois de 2015 sa première perte trimestrielle depuis plus de treize ans, la deuxième compagnie pétrolière américaine mesurant à son tour l'impact de la chute des cours du brut sur ses comptes.

Royal Dutch Shell avait prévenu le 20 janvier que le résultat de son quatrième trimestre serait divisé par plus de deux. Exxon Mobil, plus grande entreprise pétrolière cotée, devrait également annoncer avant l'ouverture de Wall Street une chute de 50% de son résultat du quatrième trimestre.

Même si les cours du pétrole se sont quelque peu repris depuis leurs creux de près de douze ans touchés vers la mi-janvier, ils accusent des replis allant de 11% pour le Brent à 18% pour le WTI texan depuis le début de l'année.

Bob Dudley avait déclaré lors récent du Forum économique mondial de Davos que le marché pétrolier vivait sa crise la plus grave depuis 1986.

"Si le bas niveau des prix devait persister, BP pourrait être contraint de réduire le dividende d'ici un ou deux trimestres ou de vendre encore d'autres actifs", estime Jack Allardyce, analyste chez Cenkos Securities.

Les dépenses du secteur dans son ensemble devraient revenir cette année à 522 milliards de dollars, un creux en six ans, contre 595 milliards en 2015, total en recul de 22% par rapport à 2014.

Si la prévision pour 2016 se réalise, ce sera la première fois depuis 1986 que les investissements dans le secteur pétrolier auront reculé pendant deux années de suite.

BP a précisé avoir investi 18,7 milliards de dollars en 2015 -- chiffre bien en deçà de sa fourchette initialement prévue de 24-26 milliards -- et a précisé que l'enveloppe pour 2016 serait dans le bas d'une fourchette allant de 17 à 19 milliards.

Le groupe dit avoir réduit de 3,5 milliards des coûts opérationnels en 2015, ajoutant viser des économies de sept milliards d'ici 2017.

Dans ce cadre, BP entend supprimer 3.000 postes dans l'aval (raffinage & distribution) d'ici la fin de l'année prochaine, une compression d'effectifs qui se rajoute aux 4.000 suppressions de postes dans l'amont (exploration & production) annoncées le 12 janvier.

Les résultats de BP ont été publiés au lendemain de l'annonce de la création d'un nouveau poste de directeur général adjoint, occupé par Lamar McKay, ancien patron des activités d'amont, censé simplifier les prises de décisions.

BP entend maintenir son ratio d'endettement 2016 au même niveau que celui de 2016. Lundi, Standard & Poor's a annoncé placer les notes à long terme de six groupes pétroliers, dont BP, sous surveillance avec implication négative.

(Véronique Tison et Benoît Van Overstraeten pour le service français)