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Bourse: mais pourquoi diable les actions montent-elles ?

L'économie européenne va mal, mais la Bourse va bien. Cela peut sembler paradoxal, si l'on ne comprend pas que le lien entre l'une et l'autre n'est pas aussi proche qu'on croit. Explications avec un spécialiste.

Bourse vs Economie

Les mauvaises nouvelles économiques se succèdent ! L'Union européenne est entrée en récession au dernier trimestre 2012 et cela pourrait perdurer en 2013, en tout cas en France, si l'on en croit les prévisions de la Commission européenne et du FMI. Quant au chômage, l'Unedic estime qu'il va continuer à monter dans notre pays en 2013... et même en 2014 ! Avec cela, on peut s'étonner d'entendre ou de lire régulièrement dans les médias que la Bourse s'envole vers de nouveaux sommets. Les grands méchants financiers seraient-ils à ce point machiavéliques qu'ils se réjouissent du malheur des autres ? Evidemment, se contenter d'une telle explication serait un peu facile !

La Bourse bat des records... mais pas partout

Tout d'abord, il convient de relativiser les records boursiers dont on entend parler çà et là. "Aux Etats-Unis, l'indice Dow Jones a effectivement inscrit un nouveau record historique au début du mois de mars et le bat presque quotidiennement depuis, mais la situation est assez différente en Europe. Le CAC 40 est récemment revenu vers les 4.000 points, ce qui reste loin de son plus haut niveau touché en septembre 2000 (6.944 points)", explique Jean-Christophe Bollecker, gérant de portefeuille chez Quilvest gestion. Si l'on prend comme référence le niveau de début septembre 2008, juste avant l'effondrement de Lehman Brothers et le déclenchement de la crise financière, le CAC 40 affiche depuis lors une performance négative de 11,5%. "En tenant compte des dividendes versés par les sociétés, la performance est certes positive de 7,96%, mais cela représente une moyenne annualisée de 1,63% seulement", poursuit Jean-Christophe Bollecker. Mais cela reste mieux que l'évolution du PIB de la zone euro, en baisse de 7% depuis début 2009.


La hausse des Bourses... un indice de la croissance mondiale

En vérité, si les investisseurs européens sont en quelque sorte "conditionnés" négativement par une conjoncture économique domestique morose, les résultats des grandes entreprises européennes cotées n'y sont pas aussi corrélés qu'on pourrait le penser. "En moyenne, les entreprises du CAC 40 réalisent 40% de leur chiffre d'affaires en dehors de la zone euro et leur croissance est liée au PIB mondial, qui a augmenté de 7% sur la même période", explique Jean-Christophe Bollecker.

En 2012, le roi du luxe LVMH a ainsi réalisé 36% de son chiffre d'affaires en Asie, contre seulement 31% en Europe. Une Europe également minoritaire dans l'activité du spécialiste des cosmétiques L'Oréal. Alors que la croissance mondiale, même ralentie, devrait encore dépasser 2,2% en 2013, il n'est guère étonnant que les grandes entreprises largement mondialisées affichent une relative vigueur.Une autre raison du rattrapage tient à la vision un peu moins pessimiste que les investisseurs ont sur les actifs risqués comme les actions. "La mise en place du mécanisme européen de stabilité et celle, annoncée, de la surveillance bancaire, sont de nature à diminuer les risques systémiques, ce qui rassure les investisseurs", indique Jean-Christophe Bollecker.

Enfin, le gérant estime que le retour en grâce des actions s'explique par le fait qu'elles apparaissent comme une alternative séduisante en matière de rendement. "Les dividendes versés par les entreprises composant l'indice européen Euro Stoxx 50 représentent un rendement de 3,5% en moyenne, ce qui est très supérieur au rendement des obligations émises par les Etats ou les entreprises bien notées financièrement", rappelle-t-il. Les investisseurs semblent se souvenir que la performance générée par un investissement en actions ne se compose pas uniquement de la plus-value boursière, mais aussi des dividendes. Et si l'on croit au fait que la Chine, qui mise aujourd'hui sur la consommation intérieure pour générer sa croissance future, ne va pas s'effondrer, la santé financière des grandes entreprises devrait rester durablement meilleure que celle des Etats.


La hausse des marchés d'actions peut-elle se poursuivre ?

Oui, surtout si les réglementations qui touchent les grands investisseurs institutionnels et les ont incités à se délester massivement des actions connaissent un assouplissement. Reste une énigme à résoudre : pourquoi l'indice français CAC 40 est-il si loin de ses records alors que l'indice allemand DAX est à son plus haut historique ? Là encore, l'explication la plus simple (la bonne santé de l'économie allemande par rapport à la France) n'est pas forcément la meilleure. "Il y a une différence fondamentale dans le calcul de ces deux indices, explique Jean-Christophe Bollecker. Le DAX intègre les dividendes versés par les sociétés, alors que le CAC 40 est calculé sans." Dès lors, la comparaison de leurs performances respective sur longue période est biaisée.

Emmanuel Schafroth

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