Boulanger, femme de chambre, postier... Ces travailleurs du quotidien visent l'Assemblée nationale
Rachel Keke est gouvernante à l'hôtel Ibis des Batignolles à Paris; Stéphane Ravacley est boulanger à Besançon; Youenn Le Flaou est postier; Loïc Pen est médecin urgentiste. Tous candidats aux législatives pour la Nupes, ils pourraient bien entrer à l'Assemblée nationale le 19 juin prochain.
19,1% d'ouvriers en France, mais 3,4% de candidats ouvriers à l'Assemblée; 26,2% d'employés en France, mais seulement 8,7% de candidats employés aux : certaines professions, très présentes dans la société française, sont encore peu visibles dans la vie politique nationale. Mais des candidats pourraient faire bouger les lignes en faisant leur entrée au Parlement. Rachel Keke est femme de chambre; Stéphane Ravacley est boulanger; Youenn le Flaou est postier, et Loïc Pen est médecin urgentiste. Issus de la société civile, ces candidats, qui font partie des rangs de la , se sont qualifiés au second tour des élections législatives 2022, à l'issu du premier tour du scrutin, dimanche 12 juin 2022. Retour sur ces profils qui pourraient -un peu- modifier la sociologie de l'Assemblée nationale.
Rachel Keke, de l'hôtel Ibis des Batignolles aux portes de l'Assemblée
En trois ans, la vie de a bien changé. Gouvernante à l'hôtel Ibis des Batignolles en 2019, elle est aujourd'hui largement en tête du premier tour des législatives dans la septième circonscription du Val-de-Marne. La femme de chambre devance largement l'ancienne ministre des Sports , avec 37,22 % des suffrages exprimés contre 23,77% pour sa rivale. Celle qui habite une cité de Chevilly-Larue s'est fait connaître en 2019, lors d'une grève fleuve de 22 mois, où elle dénonçait la sous-traitance effectuée par le groupe Accor dans son hôtel, auprès de la société STN. Face aux mauvaises conditions de travail, Rachel Keke brandissait un slogan: "La sous-traitance, c'est la maltraitance."
7 mai 2022. Autre cadre, autre slogan. La gouvernante, arrivée de Côte d'Ivoire en France en 2000, est sur la scène de la convention de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale et clame: "C'est nous, les essentielles" sous les applaudissements de la foule. "Sans nous, il n'y a pas de France!", continue-t-elle, portée par les clameurs. Pendant sa longue mobilisation de 2019, Rachel Keke a rencontré , ou au détour d'un pique[...]
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