Bond des bénéfices grâce aux fossiles: TotalEnergies fait-il vraiment mieux que les autres pour la planète?
TotalEnergies engrange à nouveau un bénéfice net en hausse de 12% au premier trimestre 2023, toujours porté par les revenus du pétrole et du gaz, malgré une baisse des prix. Alors que la major française se targue d'être devenue "multi-énergies", fait-elle vraiment mieux que ses concurrentes pour la planète?
Les superprofits continuent pour TotalEnergies. Avec un bénéfice net en hausse de 12% au premier trimestre 2023 dévoilé ce jeudi (5,6 milliards de dollars) la compagnie française peut encore compter très largement sur les revenus des énergies fossiles pour doper son bilan, malgré son virage "multi-énergies", symbolisé par son changement d'identité il y a deux ans.
Mai 2021, Total devient TotalEnergies, “parce que l’énergie c’est la vie”, clamait alors le spot TV. Une campagne de pub, un logo et un nouveau nom, au pluriel, pour faire voir la nouvelle stratégie du groupe pétrolier qui se revendique maintenant comme une major “multi-énergies”. Du pétrole, du gaz, mais aussi de l’éolien, du photovoltaïque, du biogaz, des carburants alternatifs… TotalEnergies le promet, le groupe sera neutre en carbone en 2050, aligné sur le scénario Net zéro de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et en ligne avec l’objectif de l’Accord de Paris d’un réchauffement limité à 1,5°C. Alors que les activités "vertes" ne représentent encore que 1,7% des revenus du groupe selon son rapport annuel 2022, la multinationale, a-t-elle -vraiment- amorcé son virage vert, avec un temps d’avance sur ses concurrents?
TotalEnergies en avance sur son secteur dans les énergies renouvelables
Pour être effectivement aligné sur l’accord de Paris, deux critères sont fondamentaux, pointent les observateurs: l’investissement massif dans les énergies renouvelables (EnR), et l’évolution de la production d’énergies fossiles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’AIE définit sept majors pétrolières dans le monde: TotalEnergies, Bp, Shell, Eni, Chevron, ExxonMobil et ConocoPhillips. Et parmi elles, la française apparaît comme la plus ambitieuse en matière d’EnR. Elle revendique déjà 17 GW de capacités de production installées, et vise 100 GW en 2030, contre 50 GW pour Bp, ou 60 GW pour Eni en 2[...]