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BlaBlaCar se focalise sur le covoiturage de longue distance

par Joseph Sotinel

PARIS (Reuters) - Pas de rêve américain pour BlaBlaCar, ni de partage d'avion ou de bateau dans l'immédiat: alors que la start-up française a réalisé en septembre une levée de fonds, elle se focalise sur la croissance de son activité de covoiturage de longue distance, où elle est numéro un mondial.

"Nous pouvons accélérer ou tourner, faire les deux en même temps serait dangereux", a résumé vendredi son fondateur et directeur général Frédéric Mazzella, adepte de métaphores automobiles.

"A terme, nous voulons être présents partout où il y a des routes et des smartphones", a-t-il tranché lors d'un point de presse, à un moment où des sites de coavionnage et de cobaturage font leur apparition en France sur le principe qui fait le succès de BlaBlaCar.

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A travers un site et une application pour mobile, BlaBlaCar propose de partager les frais de voyages de longue distance en voiture. L'entreprise, qui revendique 10 millions d'utilisateurs par trimestre, touche une commission sur chaque trajet réalisé.

Le groupe est déjà actif dans 19 pays. Les 200 millions de dollars (environ 177 millions d'euros) levés en septembre, qui valorisent BlaBlaCar à environ 1,4 milliard d'euros, serviront notamment au développement du service en Amérique du Sud, à commencer par le Brésil avant la fin de 2015.

Mais BlaBlaCar restera absent des Etats-Unis. "Ce n'est pas notre priorité", explique Frédéric Mazzella, rappelant que des services similaires n'ont jamais réussi à prendre de l'ampleur outre-Atlantique.

Une exception américaine qu'il explique en partie par le prix très bas de l'essence, puisque, dit-il, faire rouler une voiture coûte trois fois moins cher aux Etats-Unis qu'en Europe. Autre explication, la taille des villes américaines, qui forcerait les conducteurs à couvrir de grandes distances pour amener chacun à bon port.

À L'ABRI DES CONFLITS

Pour les géants de l'industrie du partage, avec un nouveau modèle économique et une croissance vertigineuse sont venus des procédures judiciaires ou des conflits en cascade. C'est notamment le cas pour Airbnb ou Uber avec son service de transport entre particuliers, UberPOP.

BlaBlaCar cultive au contraire de bonnes relations avec l'Etat. Le 30 septembre, le jour même où le tribunal de grande instance de Paris examinait les poursuites intentées contre UberPOP et des dirigeants d'Uber, Frédéric Mazzella était pour sa part invité au Sénat aux côtés d'autres jeunes entreprises françaises pour détailler les besoins de l'industrie numérique.

Une part de préférence nationale pour l'une des rares start-up françaises à être valorisée plus d'un milliard d'euros. Mais pas seulement. A part une procédure engagée par des compagnies d'autocars espagnols, BlaBlaCar reste pour l'instant à l'abri des tensions.

Selon son fondateur, cela tient au principe même de l'entreprise et au prix demandé aux utilisateurs: contrairement à UberPOP, BlaBlaCar n'est pas conçu pour inciter les conducteurs à faire un profit et propose un tarif calculé à partir des frais d'essence et de péage.

Cela signifie également que les revenus de BlaBlaCar sont moins élevés. Le groupe ne communique pas sur ses comptes. "Si nous dégagions un bénéfice, cela voudrait dire que nous n'investissons pas assez", juge Frédéric Mazzella.

Il précise toutefois que dans les pays où BlaBlaCar est bien implanté, comme en France, son activité est rentable.

(Edité par Dominique Rodriguez)