Qu'arrive-t-il au bitcoin, qui a chuté de 50% en trois mois ?
En ce début d'année 2022, plusieurs facteurs font planer l'incertitude sur les cryptomonnaies.
Il n’en finit pas de dévisser. Le bitcoin s’est effondré à 33 000 dollars (plus de 29 000 euros) dans la journée du lundi 24 janvier, en baisse de 50% par rapport à son pic historique atteint il y a moins de trois mois, à 68 992 dollars (plus de 61 000 euros). Pourtant, en 2020 puis 2021, la cryptomonnaie avait enchaîné les records, alimentés notamment par l’intérêt des magnats des nouvelles technologies puis des acteurs de la finance traditionnelle, peu à peu conquis par la monnaie créée en 2008.
Ne nous voilons pas la face... Prochain support, la zone des 29k $. Qu'en pensez-vous ?#Bitcoin #BTC pic.twitter.com/OQy8djJYq6
— Zaul - Crypto astronaute (@ZaulLastronaute) January 25, 2022
Le bitcoin s’était même un peu démocratisé en 2021, en devenant une monnaie légale au Salvador ou en étant intégré à des plateformes de paiement comme Paypal ou Lydia. En outre, la politique monétaire souple de la Réserve fédérale américaine avait permis d’injecter un flot de liquidités sur les marchés.
La perspective d'une hausse des taux d'intérêts
Mais depuis trois mois le bitcoin dévisse, et ce pour plusieurs raisons. Il y a d’abord la perspective d’un durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, pour contrer l’inflation. Les banques centrales pourraient décider d’augmenter les taux d’intérêts face à la hausse des prix.
Or l’essor des cryptomonnaies est lié à la baisse des taux d’intérêts depuis 2020 : beaucoup d’investisseurs ont pu emprunter à bas coût, ce qui a dopé les achats de cryptomonnaies. À l'inverse, le bitcoin pourrait pâtir d'un contexte financier avec des taux d’intérêts en hausse.
Les Etats veulent davantage de régulation
Autre souci : l’actualité pèse aussi sur le marché des cryptomonnaies. La Chine a interdit les transactions en cryptomonnaies fin septembre 2021, et la Russie pourrait bientôt en faire de même si son Parlement l’approuve. Or le pays est au troisième rang mondial des zones de minage de cryptomonnaies selon une étude de l'université de Cambridge.
En parallèle, les régulateurs européens et américains se penchent sur un éventuel encadrement de ces monnaies. Ces futures régulations, qui doivent être dévoilées en février outre-Atlantique, augmentent la volatilité des cours.
Une concurrence accrue
Pour finir, le bitcoin souffre aussi de la concurrence d’autres cryptomonnaies. Le site spécialisé CoinGecko en recensait plus de 10 000 en novembre dernier, pour un marché mondial représentant 3 000 milliards de dollars (2 660 milliards d'euros), dont près de la moitié pour le bitcoin (1 284 milliards de dollars, soit 1 139 milliards d'euros). Cette part a diminué ces dernières années, avec l’essor de l’ethereum notamment.
La baisse du cours du bitcoin a aussi pu être accentuée par la coupure massive d'Internet qui a affecté le Kazakhstan, deuxième "mineur" mondial de cryptomonnaies.
Dans le passé, le bitcoin a régulièrement enregistré des chutes de 20% à 30%, avant de remonter. L’année 2022 sera l’occasion de voir s’il peut se remettre d'une baisse de 50%, et poursuivre sa folle envolée. En attendant, une personne doit s'inquiéter tout particulièrement de cette tendance baissière : le nouveau maire de New York, Eric Adams, qui a décidé en novembre dernier de convertir son salaire en cryptomonnaies.
VIDEO - Nouveau record pour le bitcoin, qui dépasse la barre des 60 000 dollars