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Birmanie: La contestation continue malgré les canons à eau et les balles en caoutchouc

BIRMANIE: LA CONTESTATION CONTINUE MALGRÉ LES CANONS À EAU ET LES BALLES EN CAOUTCHOUC

(Reuters) - Les opposants au coup d'Etat de l'armée en Birmanie ont bravé mardi l'interdiction de rassemblement décrétée par les militaires face à ce mouvement de contestation d'une ampleur inédite depuis près de 15 ans et ils ont participé à de nouvelles manifestations à travers le pays malgré le déploiement des forces de l'ordre, qui ont fait usage de balles en caoutchouc et de canons à eau.

Quatre personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc à Naypyitaw, la capitale, et l'une d'elles, une femme touchée à la tête, se trouve dans un état grave, a dit un médecin d'un hôpital où ces victimes ont été transférées.

Le putsch de l'armée, qui a arrêté le 1er février la dirigeante démocratiquement élue Aung San Suu Kyi, a provoqué la colère d'une partie de la population, qui manifeste désormais quotidiennement depuis quatre jours, ainsi qu'un mouvement de désobéissance civile affectant les hôpitaux, les écoles et les administrations.

A Rangoun, plus grande ville du pays, la police a tiré en l'air pour tenter de disperser la foule, ont rapporté des témoins. D'après l'un d'eux, les forces de l'ordre ont dans un premier temps utilisé des canons à eau et essayé de repousser la foule importante mais certains manifestants ont riposté en lançant des projectiles.

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Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des gens courir tandis que retentissent des coups de feu.

D'autres vidéos montrent que la police a aussi eu recours à des canons à eau à Naypyitaw et à Bago, au nord-est de Rangoun.

Au moins 27 personnes, dont un journaliste, ont été arrêtées à Mandalay, la deuxième ville du pays, selon des médias locaux.

Ces scènes ravivent le souvenir des répressions de précédents mouvements de contestation durant les près de 50 années de régime militaire en Birmanie, pays d'Asie du Sud-Est, jusqu'à l'ouverture démocratique du début de la décennie 2010.

"On pense sans cesse au coup d'Etat, quand on mange, quand on travaille et même quand on se repose", dit Khin Min Soe, qui habite à Rangoun. "Nous sommes tellement déçus et tellement tristes dès qu'on se demande pourquoi cela nous est encore tombé dessus."

"NOUS ALLONS CONTINUER À NOUS BATTRE"

La promesse d'organiser de nouvelles élections législatives, formulée lundi par le commandant en chef de l'armée, le général Min Aung Hlaing, lors de sa première allocution depuis le putsch, a été accueillie avec mépris, d'autant que le leader de la junte a réitéré ses accusations de fraude, rejetées par la commission électorale, lors de la victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, aux législatives du 8 novembre.

"Nous allons continuer à nous battre", a déclaré l'un des chefs de file des manifestations étudiantes, Maung Saungkha, appelant à la libération des détenus politiques et à la "chute totale de la dictature".

Ces militants veulent aussi obtenir l'abolition d'une Constitution qui accorde à l'armée un droit de veto au Parlement.

Face à l'ampleur des manifestations depuis samedi, les rassemblements de plus de quatre personnes ont été interdits tandis que, selon des habitants, les ponts permettant d'accéder au centre de Rangoun, ont été fermés mardi.

Un couvre-feu nocturne a été décrété mardi de 20h00 à 04h00 à Rangoun et à Mandalay.

Un réseau de militants formé lors de la répression sanglante des manifestations de 1988 a appelé à la poursuite de la grève des fonctionnaires pour trois semaines supplémentaires.

Du fait de ce mouvement de désobéissance civile, mené par les travailleurs de santé, le nombre quotidien de tests de dépistage du coronavirus a chuté dans le pays, selon des données officielles. Moins de 2.000 tests ont été effectués lundi, contre plus de 9.000 une semaine plus tôt - le jour du putsch - et une moyenne quotidienne de plus de 17.000 lors de la dernière semaine de janvier.

La Birmanie, pays de 53 millions d'habitants, est l'un des plus affectés de la région par la crise sanitaire du coronavirus, avec 31.177 décès et plus de 141.000 cas confirmés.

(Bureaux de Reuters; version française Jean Terzian et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)