La Banque centrale européenne (BCE) a encore frappé. Christine Lagarde, la grande argentière de la zone euro, a annoncé un nouveau tour de vis (hausse d’un quart de point de pourcentage) pour le taux directeur, avec un taux de refinancement porté à 4,50% et un taux de facilité de dépôt désormais à 4%, sur fond de prévisions d’inflation revues à la hausse pour 2023 et 2024. C’est d’ailleurs l’envolée de l’inflation depuis 2021 (à laquelle la BCE ne croyait pas) qui a contraint Christine Lagarde à ce mouvement de remontée du taux directeur, historique par sa rapidité et son amplitude : 4,5 points de pourcentage en cumul sur 14 mois ! Un durcissement massif de la politique monétaire, qui a eu de lourdes répercussions pour les ménages (remontées des taux de crédit immobilier et de crédit à la consommation) et les entreprises (coût de la dette plus élevé).
La forte inflation des dernières années a été dopée par les retombées de la guerre en Ukraine (envolée des cours du pétrole et du gaz), mais pas que… Et malgré le reflux de l’inflation, le rythme de hausse des prix à la consommation reste encore historiquement élevé… et pourrait même repartir à la hausse, entre la remontée cet été des cours du pétrole, les fortes revendications salariales ou encore la dépréciation de l’euro, qui renchérit mécaniquement les biens importés dans l’Union économique et monétaire.
Les économistes étaient très partagés sur le verdict de la BCE de ce jeudi, certains estimant que l’inflation restait trop forte (...)