Comment les banques centrales ont fait entorse à leur politique de resserrement monétaire

© Fabrice COFFRINI / AFP

Que ce soit pour le financement de la transition écologique, pour les retraites, pour la restauration des services publics, que de fois n’a-t-on pas entendu en France comme ailleurs « il n’y a pas d’argent magique » ? Et pourtant à chaque fois que le capitalisme financier vacille sur ses bases, comme à nouveau avec la crise bancaire qui menace de s’étendre, il coule à flots – combien même les banques centrales du monde entier étaient censées avoir fermé les écoutilles pour rétablir le pouvoir d’achat de la monnaie menacé par l’inflation.

À lire aussi Crise bancaire : « Le pire ennemi des marchés, c'est l'incertitude »

On ne reprochera pas à la Réserve fédérale américaine (Fed) de s’être promptement et massivement mobilisée pour éviter aux clients des trois banques régionales américaines déclarées en faillites (Silicon Valley Bank, Silvergate, Signature) de perdre leurs dépôts, ni à la Banque nationale suisse (BNS) d’empêcher que Credit Suisse n’entraîne dans sa chute les banques du continent européen. Mais on ne peut que constater la fuite en avant dans les mesures prises pour éviter la crise systémique – il leur faut aller toujours plus loin. Et déplorer aussi leur aveuglement aux conséquences de leur action car comme à chaque fois, elles ont géré les crises passées en préparant celle à venir.

La Fed, « bad bank » nouvelle génération

Concernant les mesures prises, la Fed n’a pas fait que lever le plafond de la garantie des dépôts, qui sinon aurait fait perdre a...


Lire la suite sur LeJDD