Banques : la BCE renforce sa surveillance
Inquiète des ravages potentiels de l’inflation sur l’économie et sur les établissements financiers, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé le 16 août qu’elle mettait sous surveillance renforcée trente et une banques européennes parmi les cent dix grands établissements dont elle a la supervision directe. L’alerte est venue d’Italie. La démission du Premier ministre Mario Draghi, le 21 juillet, malgré le soutien appuyé des autorités européennes, a conduit à une flambée des taux longs italiens et fait craindre un effet de contagion. De quoi rappeler le spectre de la crise des subprimes de 2008 ou des dettes souveraines de 2011. Si la BCE ne dévoile pas les noms des banques concernées, il y a tout à parier que ce sont surtout les établissements détenant de nombreux actifs émis par les pays fragiles et les secteurs les plus en difficulté (énergie, agriculture) qui sont dans son viseur. Crédit Agricole et de BNP Paribas, très présents en Italie, seraient-ils concernés ? Ce 23 août, Moodys a placé leurs filiales italiennes, ainsi que les banques de la Péninsule, sous perspective négative. Résistance aux chocs Les enquêteurs de la BCE vont notamment passer au crible l’appétit des banques concernées pour les crédits risqués et leurs politiques de couverture. Les analystes ne sont toutefois pas inquiets pour les établissements français. «En raison de leur taille, les banques françaises ont une grande capacité d’absorption des chocs», affirme Nicolas Véron, économiste de Bruegel et au Peterson Institute à Washington. Par ailleurs, les résultats du premier semestre ont été meilleurs que prévu. Le coût du risque est resté bas, Russie et Ukraine mis à part. La banque de détail se porte bien et les activités de marché ont été soutenues par la volatilité des cours. L' amélioration des marges retardée De plus, la remontée des taux directeurs de la BCE est Cliquez ici pour lire la suite