Baisse des investissements, faible demande: ça va vraiment mal pour le Royaume-Uni
2023, Le monde qui vient (35/53). La Grande-Bretagne souffre d'une carence d'investissements. Dans son discours à la presse lundi 22 janvier, le directeur du plus important syndicat patronal britannique (CBI) Tony Danker encourageait les investissements verts, pour faire le poids face à l'UE et les Etats-Unis.
Avec un nouveau Premier ministre, un accord commercial avec l'UE et l'incertitude postpandémique en voie de dissipation, 2023 aurait pu être le moment de régler les problèmes à long terme. On peut rêver... Le Premier ministre Rishi Sunak va affronter un environnement macroéconomique difficile cumulant diminution des fournitures d'énergie, relèvement des taux d'intérêt et croissance poussive.
Très occupé à redresser les finances publiques, il ne lui restera guère d'énergie pour s'attaquer au problème lancinant de la productivité. Ce sera une occasion manquée. Rishi Sunak est parfaitement conscient du problème: la productivité britannique durant la décennie 2010 a été déplorable. Cela a contribué à freiner l'évolution des salaires: ajustée à l'inflation, la rémunération (y compris les primes) en 2019 n'était que de 1% supérieure à celle de 2009.
Mini-budget bâclé
Il n'y a pas si longtemps encore, il eût été raisonnable de s'attendre en 2023 à un investissement relativement vigoureux en Grande-Bretagne. La Banque d'Angleterre a estimé que le Brexit avait affaibli l'investissement de près d'un quart durant les cinq années précédant 2021, essentiellement en raison de l'aggravation de l'incertitude. La désorganisation des chaînes d'approvisionnement liée à la pandémie a également fait capoter les plans d'investissement de certaines entreprises. Ces deux chocs passés, l'idée que l'investissement retardé pourrait reprendre semblait plausible.
Hélas, ces espoirs ont été brisés. Un mini-budget bâclé a douché l'appétence des ministères à faire absorber par les finances publiques les chocs énormes que subissait l'économie. En septembre 2022, l'éphémère Première ministre Liz Truss annonçait un plan sur six mois destiné à aider les entreprises à régler leurs factures d'énergie, mais personne ne sait très bien ce qui va se passer ensuite. Ce qui place les chefs d'entreprise face à une plus grande volatilité et à une plus grande incertitude.
Au bord de la récession
"La croissance [...]
Lire la suite sur challenges.fr