Yahoo Finance Bac 2021: pourquoi les filières professionnelles passent-elles autant d'épreuves en présentiel?
Les bacs pro, grands oubliés de ce bac remanié? Après une nouvelle année scolaire très perturbée, les Terminales vont commencer leurs épreuves d'un baccalauréat adapté à la crise sanitaire, dans les prochains jours. Et ce sont les bacs pro qui débutent ce mercredi.
D'abord, avec les épreuves de français et d'histoire-géographie-enseignement moral et civique. Jeudi, ils plancheront sur celles de prévention, santé et environnement, économie-droit, économie-gestion et vendredi par les arts appliqués et cultures artistiques. Ce qui fait finalement de nombreuses épreuves à passer en présentiel, ce qui n'est pas forcément le cas de leurs camarades de filière générale.
Déjà, lors de la publication de la lettre du Ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer adressée aux enseignants pour préciser les modalités de ce baccalauréat remanié, cette voie vers un bac plus "normal" pour les pros était perceptible. On pouvait y lire notamment que pour les lycées professionnels, le calendrier est "plus favorable au maintien de la session dans son format initialement prévu".
Aménagements "irresponsables"
Mais tout n'est pas tout à fait maintenu en l'état pour autant. Il y a une subtilité qui a son importance dans ce bac professionnel 2021: seules les deux meilleures notes des quatre épreuves d'enseignement général seront retenues pour la délivrance du diplôme. Un aménagement incompréhensible pour Sigrid Gérardin, secrétaire générale du Snuep-FSU, Syndicat national unitaire de l'enseignement professionnel, interrogé sur franceinfo au début du mois de juin:
"C'est irresponsable puisqu'on va mobiliser des personnels sur toutes les corrections, dans un contexte sanitaire très compliqué, alors que la moitié des copies vont aller à la poubelle. Au-delà des copies, c'est la suppression pure et simple de deux disciplines générales, puisque celles qui ne seront pas sélectionnées ne seront même pas compensées en contrôle continu." expliquait la secrétaire générale.
Un aménagement qui "bafoue le travail" des quelque 205.000 candidats de filière professionnelle selon le syndicat, et qui prouverait que le ministère de l'Education ne "s'intéresse pas" à eux.
Autre preuve de ces inégalités envers les filières pro; l'absence, a contrario, d'aménagements pour l'épreuve écrite intitulée "étude de cas" dans les filières tertiaires, une épreuve pourtant "à fort coefficient, qui est longue, et appréhendée par les élèves", selon Sigrid Gérardin.
Cette année, 26,5% des étudiants qui tenteront d'obtenir le fameux sésame seront des étudiants de filière professionnelle. L'année dernière, 90,7% d'étudiants avaient été reçus dans cette filière.
