Une auto électrique doit rouler 200.000 km pour compenser son déficit carbone
"Une auto électrique doit rouler 200.000 km pour compenser son déficit carbone du puits à la roue", c'est-à-dire depuis l'extraction des terres rares jusqu'à la destruction des batteries, selon Philippe Varin. Et ce, par rapport à une voiture à essence. L'ex-président de PSA auteur d'un rapport sur les approvisionnements déplore que ce bilan total ne soit pas pris en compte.
"C’est la première fois qu’un continent décide d’abandonner sa souveraineté, qu’une industrie se fait hara-kiri", lâche Luc Chatel. "A horizon de cinq ans, les effets sont inimaginables". C’est en ces termes que le président de la Plateforme automobile (PFA) représentant la filière auto tricolore a qualifié le vote du le 8 juin dernier, en faveur de l’interdiction des véhicules thermiques à la vente en 2035. Et ce, alors que le Conseil européen devrait ratifier cette prohibition à la fin du mois de juin. Lors d’une table ronde consacrée à la "Transition énergétique, d’une dépendance à une autre?" ce mercredi à Paris, Luc Chatel a rappelé qu’il faudrait des "centaines de milliards d’euros d’investissements pour prendre ce virage", qui peut être… fatal à la .
Cette électrification va en effet "multiplier par onze la production de batteries entre 2021 et 2030, les besoins de cobalt par six, de lithium par onze, de nickel par douze". Car, pour obéir à Bruxelles, les électriques et hybrides rechargeables devraient "représenter 38% des ventes de véhicules neufs en Europe en 2025, 70% en 2030 et les électriques 100% en 2035". Or, "la Chine contrôle 75% de la chaîne de production de la , 50% de la valeur d’un modèle électrique".
La Chine raffine 80% des terres rares
La Chine "contrôle 60% des terres rares et en raffine 80%", renchérit Guillaume Pitron, journaliste spécialiste des métaux rares. "Les coûts écologiques de l’extraction des métaux rares en Chine sont colossaux. Il y a en tout 10.000 mines en Chine, totalement irresponsables au niveau écologique". L’Europe a pourtant de "gigantesques gisements de lithium en Espagne, au Portugal, en France, Autriche, Finlande", reconnaît Guillaume Pitron. Mais "il y a un coût économique, énergétique, écologique. L’Europe ne sera pas indépendante pour le lithium à moyen terme", conclut-il.
Et, in fine "les deux tiers des grandes usines de batteries seront en 2030 encore situées en Chine", prédit Philippe Varin, ex-PDG de PSA, anc[...]
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