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Au Venezuela, de plus en plus d'habitants paient en pépites d'or

Avec l'hyperinflation, le bolivar vénézuélien ne vaut plus rien.  - AFP
Avec l'hyperinflation, le bolivar vénézuélien ne vaut plus rien. - AFP

Le pétrole flambe dans le monde, mais le pays qui dispose des plus importantes réserves connues de la planète n'en profite pas. Au contraire. Le Venezuela qui n'a plus les moyens de pomper son or noir s'enfonce un peu plus dans la crise.

Nouvelle illustration de cette faillite sans précédent, dans certaines région, les habitants utilisent de plus en plus souvent l'or (pas noir cette fois) comme moyen de paiement. Alors que la plupart des pays du monde ont abandonné l'or en tant que monnaie fiduciaire (en France depuis la loi du 5 août 1914), de nombreux Vénézuéliens y reviennent alors que le pays est touché depuis des années par l'hyperinflation.

C'est notamment le cas dans l'Etat de Bolivar situé à l'est du pays, au sud de la capitale Caracas. Selon Bloomberg, dans les petites villes de l'Etat, de nombreux commerces acceptent désormais d'être payés en pépites ou poussière d'or. La plupart affichent même leurs tarifs en poids d'or.

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Un demi-gramme la nuit d'hôtel, un quart de gramme un déjeuner dans un restaurant chinois, un huitième de gramme la coupe de cheveux... Un propriétaire d'hôtel de la ville minière de Tumeremo assure à Bloomberg que les deux tiers de ses clients paient désormais avec de l'or. Et plutôt que de convertir son métal en monnaie locale, il l'utilise lui même pour payer ses salariés.

1 million de bolivar = 45 centimes d'euro

Une finance parallèle qui s'apparente plus à du troc (on échange de l'or brut, pas des pièces frappées) se développe ainsi dans cette région riche en ressources minières. Des mines illégales attirent en effet des travailleurs de tout le pays qui fuient le chômage et la misère de leur propre région. Des journaliers qui sont principalement payés en pépites qu'ils dépensent donc dans les commerces locaux.

Des commerces qui se sont équipés de petites balances pour peser les quantités de métal et qui ont appris a reconnaître le véritable or.

"[Les travailleurs] utilisent des outils à main pour casser des éclats de pépites, puis les transportent dans leurs poches, souvent enveloppées dans des billets de bolivar - l'une des rares utilisations restantes de la monnaie", décrit ainsi le site américain.

Le pays qui a vu son PIB chuter de 80% depuis 2013 doit faire face depuis plusieurs années à une hyperinflation hors norme. 400.000% en 2018, 10.000% en 2019, 3000% en 2020 et encore 250% cette année. En début d'année, des billets de 1 million de bolivars (l'équivalent de 45 centimes d'euro) ont même été imprimés.

Le dollar, le réal, le peso... mais pas le bolivar

Pour rendre la monnaie utilisable, la Banque centrale du pays a encore du supprimer six zéros sur le bolivar le 1er octobre dernier.

C'est la troisième fois depuis 2008 que le pays doit simplifier numériquement les montants inscrits sur ses billets. Trois zéros avaient été supprimés en 2008 sous Hugo Chavez et l'actuel président Nicolás Maduro avait déjà fait de même en 2018 avec cinq zéros.

Peine perdue, les Vénézuéliens ne veulent plus entendre parler de leur monnaie locale qui ne vaut plus rien.

"Les gens ont tout simplement cessé de faire confiance au bolivar, explique à Bloomberg l'économiste Luis Vicente Leon, président du chercheur Datanalisis basé à Caracas. Il ne remplissait plus sa fonction, les gens préfèrent n'importe quelle devise au bolivar."

Dans les grandes villes comme Caracas c'est ainsi le dollar américain qui est privilégié, le real du côté de la frontière brésilienne, le peso dans les régions proches de la Colombie et même l'euro ou les cryptomonnaies dans les zones urbaines et plutôt aisées.

Seuls les Vénézuéliens les plus pauvres qui n'ont pas accès aux monnaies internationales utilisent encore le bolivar.

Article original publié sur BFMTV.com