Au Japon, contre l’alcool au volant, ces conducteurs sont invités à boire avant de rouler
INTERNATIONAL - Combattre le mal par le mal. À Fukuoka, au sud du Japon, une auto-école a imaginé, en collaboration avec la police, un atelier de conduite... en état d’ivresse. Le but ? Montrer aux conducteurs « trop confiants » les effets néfastes de l’alcool sur la conduite, rapporte The Guardian
Cette action a été lancée dans une campagne de prévention organisée 17 ans jour pour jour après le décès de trois enfants dans un accident provoqué par un chauffeur ivre.
Deux journalistes d’un média japonais ont pu tester l’expérience. L’une en tant que conductrice, l’autre en tant que passagère. La première, sobre, emprunte d’abord trois routes différentes : un slalom, un virage en S et une série de virages serrés. Elle boit ensuite, en l’espace d’une heure, une canette de 35 cl de bière et un verre de vin, avant de reprendre le volant.
L’alcool altère les capacités à conduire
Si l’éthylotest affiche 0,30 mg d’alcool par litre d’air expiré (le double du plafond légal au Japon), elle déclare qu’elle se sent en état de conduire. Raté : elle accélère et ralentit sans raison pendant la ligne droite, parvient difficilement à franchir les poteaux du slalom avant d’être arrêté par le moniteur.
Elle a également roulé à une vitesse plus élevée dans les virages que lors de son premier passage. Sa trajectoire a même dévié à un moment donné lors du parcours.
Shojiro Kubota, le directeur de l’auto-école, explique : « Même si la consommation d’alcool altère les compétences nécessaires à la conduite, telles que les capacités cognitives, le jugement et la capacité de manœuvrer le véhicule, le conducteur a l’impression de conduire de façon tout à fait sécuritaire : là est le danger de la conduite en état d’ivresse. »
L’agence nationale de la police du Japon rappelle que « la probabilité qu’un accident de la route provoque un décès est sept fois plus élevée lorsque le conducteur a bu de l’alcool. »
En France, selon le site du ministère de l’Intérieur, les excès de vitesse et l’alcool sont les deux premières causes d’accidents mortels sur les routes (respectivement pour 28 % et 23 % des présumés responsables). 3 267 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2022.
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