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Attentat du Drugstore en 1974: la perpétuité à nouveau requise contre Carlos

Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, condamné à deux reprises à la perpétuité pour l'attentat du Drugstore Publicis en 1974 ayant fait 2 morts et 34 blessés. Photo prise le 07 mars 2001 à Paris du terroriste vénézuélien  - Jack GUEZ © 2019 AFP
Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, condamné à deux reprises à la perpétuité pour l'attentat du Drugstore Publicis en 1974 ayant fait 2 morts et 34 blessés. Photo prise le 07 mars 2001 à Paris du terroriste vénézuélien - Jack GUEZ © 2019 AFP

Quarante-sept ans après l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis, l'accusation a à nouveau requis ce jeudi à Paris la "sanction suprême", la réclusion criminelle à perpétuité, à l'encontre d'Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, condamné à deux reprises à la prison à vie dans ce dossier. Ce troisième et dernier procès, ordonné en novembre 2019 par la cour de cassation, ne porte que sur le quantum de la peine, la culpabilité du "Chacal" dans l'attaque qui a fait deux morts et 34 blessés en 1974 ayant été définitivement reconnue par la justice.

Figure du terrorisme "anti-impérialiste" des années 1970-80, le Vénézuélien, 71 ans aujourd'hui, avait été condamné en mars 2017 à la perpétuité pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien, une peine confirmée un an plus tard en appel. Mais la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire avait partiellement cassé l'arrêt de la cour d'assises, estimant que Carlos avait été condamné deux fois pour la même chose car deux incriminations se recoupaient. Elle avait renvoyé l'affaire devant la cour d'assises spéciale, pour qu'elle ne statue que sur la durée de la peine.

Affaire "historique"

Au terme d'un réquisitoire de quarante minutes, l'avocat général Rémi Crosson du Cormier, qui portait déjà l'accusation lors des deux précédents procès, a demandé à la cour d'assises spéciale de prononcer à nouveau la perpétuité contre Carlos, "et ce malgré les années écoulées".

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Cette affaire est "historique" car l'attaque du Drugstore "inaugure toute une série d'attentats à Paris et en France qu'on appelle 'à l'aveugle'", a souligné le magistrat.

L'arrêt de la cour d'assises "ne sera historique que dans le sens où il mettra un terme au long parcours judiciaire de celui qui est incarcéré depuis 27 ans", a estimé Rémi Crosson du Cormier.

Incarcéré en France depuis son arrestation au Soudan en 1994, Carlos purge déjà deux condamnations à la prison à vie, pour un triple meurtre en 1975 à Paris et pour quatre attentats à la bombe commis en France en 1982 et 1983 (11 morts et 191 blessés). Chevelure et moustache blanches, foulard autour du cou et pochette glissée dans sa veste, montre apparente au poignet, Carlos a soigné sa dernière apparition devant une cour d'assises.

Spectacle

Mais le "révolutionnaire professionnel" vieillissant n'a fait le spectacle que devant une poignée de soutiens, auxquels il a lancé œillades, baisers et poing levé. Souriant en faisant son entrée dans le box, l'accusé pestait quelques minutes plus tard contre les fouilles de ses effets personnels à son arrivée au palais de justice ou contre le "vol de (ses) stylos".

"C'est inacceptable ! Avant, c'était pas comme ça. Avant il y avait de l'ordre et du respect", s'est emporté ce jeudi matin Carlos, avant de se rasseoir et de reprendre le fil de son passé et de son engagement armé au service de la cause palestinienne.

S'il s'est plu à réaffirmer avoir "tué 83 personnes au moins de (ses) mains", il a rechigné à s'exprimer sur l'attentat du Drugstore, se contentant d'évoquer un dossier "prescrit, sans témoin". L'attaque a eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, vers 17h10: une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore avait explosé dans la galerie marchande en contrebas, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes.

Sans ADN ni aveux, la justice a validé la thèse de l'accusation, selon laquelle cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Orly, membre de l'Armée rouge japonaise dont un commando venait également d'exiger la libération lors d'une prise d'otages à l'ambassade de France à La Haye.

Ce mouvement était proche d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe. Carlos avait été reconnu coupable à partir d'un faisceau d'éléments, dont le témoignage d'un ancien compagnon d'armes repenti, Hans Joachim Klein, mais aussi le rapprochement de la grenade utilisée au Drugstore avec celles abandonnées après la prise d'otages de La Haye. Le verdict pourrait être rendu dès ce jeudi soir.

Article original publié sur BFMTV.com