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Athènes accepte le projet d'accord sous condition, Berlin doute

par Lefteris Karagiannopoulos et Paul Taylor

ATHENES/BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a écrit à ses créanciers pour leur dire que la Grèce était susceptible d'accepter leur projet d'accord publié dimanche -- sous réserve de quelques modifications -- une initiative que l'Allemagne a accueillie avec scepticisme tout en affirmant rester ouverte à la négociation.

En contrepartie, Athènes demande un prêt de 29 milliards d'euros pour couvrir le service de sa dette sur ses échéances des deux prochaines années.

Alexis Tsipras est soumis à de fortes pressions politiques dans son pays, où de longues queues se forment devant les distributeurs de banques, face aux premiers signes d'un risque de pénurie de billets alors que la Grèce a été incapable mardi de rembourser un prêt du Fonds monétaire international (FMI).

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Les banques grecques sont fermées pour la semaine et le retrait aux distributeurs est limité à 60 euros par jour.

Les marchés mondiaux ont réagi avec sang-froid à ce défaut, largement attendu, de la Grèce, ce qui tend à renforcer la position des partenaires les plus intransigeants de la zone euro, qui soulignent qu'Athènes ne peut pas utiliser le risque de contagion comme argument pour peser dans les négociations.

Dans sa lettre, que Reuters a pu consulter, Alexis Tsipras demande notamment le maintien d'un taux de TVA plus faible pour les îles grecques, l'étalement des réductions des dépenses militaires, ainsi qu'un délai pour la suppression de l'allocation de solidarité aux retraités les plus modestes.

"Comme vous le noterez, nos amendements sont concrets et ils respectent totalement la solidité et la crédibilité de l'architecture du programme d'ensemble", écrit le chef du gouvernement de la gauche radicale.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent discuter de la demande grecque lors d'une téléconférence à 15h30 GMT (17h30 en France), mais, selon de premières réactions, la missive vient trop tard et contient des éléments difficiles à accepter pour les membres de l'Eurogroupe.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mercredi que la Grèce n'avait pas respecté ses engagements mais que la porte avait toujours été ouverte aux négociations et le restait.

ATTENDRE LE RÉFÉRENDUM

Elle a toutefois réaffirmé que des négociations n'étaient pas possibles avant le référendum grec de dimanche.

"Nous attendons maintenant le référendum. Avant le référendum, aucune discussion supplémentaire sur un programme d'aide ne peut avoir lieu", a dit la chancelière allemande.

Plus virulent, son ministre des Finances Wolfgang Schäuble a accusé le gouvernement grec d'avoir constamment renié ses engagements depuis son arrivée au pouvoir, ajoutant que la situation en Grèce s'était "gravement détériorée".

"Ce gouvernement n'a rien fait depuis qu'il est entré en fonction", a-t-il dit dans un discours au Bundestag.

"Il n'a fait que revenir en arrière. Il a renié les engagements qu'il avait acceptés auparavant. Il a négocié et négocié. Nous ne savons pas si le gouvernement grec va organiser ou non un référendum, s'il est pour ou contre."

"Vous ne pouvez pas, en toute honnêteté, vous attendre à ce que nous discutions avec eux dans une situation pareille. Nous devons attendre de voir ce qui se passe en Grèce", a-t-il dit.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis aurait déclaré mardi soir à ses homologues lors de la téléconférence de l'Eurogroupe qu'Athènes pourrait changer de position et appeler à voter "oui" au référendum, voire l'annuler, ont indiqué des participants à la réunion de l'Eurogroupe de mardi soir.

François Hollande a pris le contrepied d'Angela Merkel en plaidant pour un accord avec la Grèce avant le référendum, sous peine de plonger la zone euro "dans le vide".

"Il faut être clair, l'accord c'est tout de suite, il ne peut pas être différé, ça fait tellement de temps qu'on attend cet accord, il faut qu'il vienne. Ensuite il faudra en tirer les conclusions", a dit le président français.

REPARTIR À ZÉRO

Bien que la lettre d'Alexis Tsipras soit datée du 30 juin, elle est arrivée après la fin de la téléconférence des 19 ministres de l'Eurogroupe mardi soir et l'expiration du plan de sauvetage international mardi à minuit, moment également où la Grèce n'a pu rembourser 1,6 milliard d'euros dus au FMI.

"La République hellénique est prête à accepter cet (...) accord en fonction des amendements, additions et clarifications suivantes, dans le cadre d'une extension du programme FESF en cours d'expiration et du nouvel accord de prêt MES pour lequel une demande a été présentée ce jour", écrit Tsipras dans sa lettre révélée par le Financial Times.

La lettre ne contient qu'une seule petite référence à la réforme du marché de l'emploi, qui était une des principales exigences des créanciers pour rendre la Grèce plus compétitive.

"Le nouveau cadre sera voté à l'automne 2015", dit-elle, sans préciser les mesures prévues. Alexis Tsipras a exprimé sa volonté de restaurer les droits de concertation collective supprimés dans le cadre du dernier plan de sauvetage et il a jusqu'à présent refusé une demande visant à rendre les licenciements collectifs plus aisés dans le secteur privé.

Alexis Tsipras a tout de même accepté de mettre en place immédiatement une série de mesures recommandées par l'OCDE pour faciliter les affaires et ouvrir des marchés à la concurrence.

La Grèce ne peut plus compter sur les aides liées à son deuxième plan de sauvetage financier, devenu caduc mardi soir et avec lui le déblocage des dernières tranches de financement.

De même, avec le défaut de paiement au FMI, Athènes n'aura plus accès à des financements de cet organisme tant qu'elle n'aura pas réglé son arriéré.

Selon un sondage publié mercredi, le "non" l'emporterait dimanche en Grèce au référendum avec 54% des voix contre 33% pour le "oui", ce qui souligne que l'écart s'est réduit depuis que le gouvernement a décidé de fermer les banques et imposer le contrôle des capitaux. Auparavant 57% des sondés étaient pour le "non".

Mardi soir, plusieurs milliers de Grecs partisans du "oui" se sont rassemblées place Syntagma devant le Parlement pour appeler à voter en ce sens au référendum.

Une réunion de la Banque centrale européenne est par ailleurs prévue à Francfort. Le conseil des gouverneurs décidera s'il faut maintenir, augmenter ou réduire les financements d'urgence accordés par la banque centrale et qui permettent de maintenir les banques grecques à flot malgré une vague de retraits sur les comptes bancaires.

La Bundesbank allemande est en tête des "durs" qui soutiennent que la BCE ne peut continuer à fournir des fonds via la banque centrale grecque à des établissements financiers qui sont soutenus par un Etat insolvable.

Une des possibilités serait d'augmenter la décote ("haircut") passée sur les obligations d'Etat grecques présentées en garantie de demandes de financement.

(avec Noah Barkin à Berlin, Sophie Louet à Paris et Catherine Lagrange à Lyon, Danielle Rouquié et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)