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Assassinat d'une enseignante à Saint-Jean-de-Luz: sacrilège!

Coudert/Sportsvision/SIPA

EDITORIAL - Les obsèques d'Agnès Lassalle, l'enseignante tuée mercredi 22 février en plein cours à Saint-Jean-de-Luz, se déroulent ce vendredi 3 mars à Biarritz. Un peu plus de deux ans après l'assassinat terroriste de Samuel Paty, ce nouveau drame interroge sur la fin de l'espace sacré que représentait jusqu'ici l'école.

Les Français, toutes classes, toutes opinions, toutes convictions confondues, ont été saisis, horrifiés, stupéfaits par l’assassinat d’Agnès Lassalle en pleine classe, au sein du lycée privé Saint-Thomas d’Aquin, à Saint-Jean-de-Luz où elle enseignait. Pour la seconde fois en moins de trois ans, un membre du corps enseignant a été tué dans l’exercice de sa fonction.

D’où vient le choc que nous avons ressenti? Les homicides emplissent à longueur d’année la chronique des faits divers. L’horreur du jour constatée, nous tournons la page de notre journal. Cette fois, non.

Témoin direct potentiel

La première raison est que nous pouvons tous nous identifier aux condisciples du jeune meurtrier, car nous avons tous été des élèves. Nous nous imaginons dans cette salle de classe quand, soudain, l’un des nôtres s’est levé, a marché vers le bureau de la professeure et, après avoir pris soin de vérifier si la porte de la salle de classe était bien fermée, est allé planter son couteau droit dans son cœur. Nous aurions pu être là, témoins directs de l’agression mortelle et qu’à ce titre nous avons participé au drame.

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La seconde raison de notre émotion, c'est que l’école, le collège, le lycée restent des sanctuaires, c’est-à-dire des lieux sacrés. Jules Ferry et les autres fondateurs de la République ont conçu l’école comme l’assise de notre vivre ensemble. Il n’y aurait de citoyens que par l’instruction généralisée; il n’y aurait pour eux de liberté qu’en vainquant l’ignorance. C’est pourquoi ils ont créé l’obligation et la gratuité de l’enseignement public. Ils y ont ajouté la laïcité, en séparant les deux ordres — l’ordre de la science et l’ordre de la foi.

Le législateur n’avait nullement interdit les établissements religieux. Les lois laïques n’étaient pas une guerre contre la religion. Jules Ferry avait pris soin de réserver le jeudi à l’enseignement du catéchisme — en dehors de l’école — pour les enfants des familles qui l[...]

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