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"Dix années d’économie" : arnaquée de près de 10 000 euros, elle est jugée responsable par la justice

Une femme a été arnaquée de plus de 9 000 euros par téléphone (Getty Images)

Une habitante de Fougères, dans le département de l’Ille-et-Vilaine, a été arnaquée de 9 325 euros par un escroc qui s’est fait passer pour son banquier. Après avoir attaqué sa banque, elle a été déboutée par le tribunal de proximité de sa ville.

Drôle de conclusion pour l’escroquerie dont a été victime une habitante de Fougères, dans le département de l’Ille-et-Vilaine. Agée de 45 ans, cette femme a en effet été escroquée de 9 325 euros, soit dix ans d’économie, en mars 2022 par un homme se faisant passer pour son conseiller bancaire mais a été reconnue responsable des faits par la justice, rapporte le site Actu.fr. Le tribunal a en effet jugé qu’elle aurait dû être alertée par certains éléments. Elle a décidé de faire appel.

L’histoire commence quand la victime reçoit un coup de téléphone. Il est environ 20h et un homme poli se trouve au bout du fil. Il se présente comme l’un des conseillers de son établissement bancaire. Celui qui va se révéler être un escroc lui demande si elle est l’autrice d’un paiement de plus de 1386,89 euros ayant eu lieu dans la nuit. La Fougeraise dit que non et accepte de réaliser une série de manipulations visant à faire annuler le paiement. C’est là que le piège se referme.

Un SMS qui fait tout basculer

Afin de faire annuler le paiement, le faux conseiller demande à la victime d’entrer son identifiant. Mais comme elle ne le connaît pas, il lui envoie un SMS ressemblant à ceux de sa banque, dans lequel se trouve ledit identifiant. Alors qu’elle avait encore quelques doutes, cette mère de deux enfants est totalement rassurée et elle suit les instructions de l’homme au téléphone, dont un paiement de 800 euros pour vérifier que les mesures de sécurité de son compte fonctionnent. Mais lorsque l’appel s’arrête, elle réalise que ses comptes et les comptes de ses enfants ont été totalement vidés. Près de 10 000 euros ont ainsi disparu.

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La Fougeraise se rend au commissariat le soir-même pour porter plainte et faire opposition à tous ses moyens de paiements. Dès le lendemain, elle se rend dans son agence bancaire qui lui annonce qu’il sera difficile de retracer l’argent et de la rembourser, comme elle le demande. Quelque temps plus tard, le directeur régional de la banque l’appelle en personne pour lui dire que c’est impossible. Ce que lui confirme un courrier un peu plus tard. La banque prétend qu’elle n’a pas pu retrouver les fonds à cause d’un transit par un compte inconnu.

Déboutée par la justice

Se sentant une deuxième fois escroquée, la femme de 45 ans porte plainte contre sa banque. Elle estime en effet qu’il y a une faille de sécurité puisqu’elle n’a jamais donné ses codes secrets et que l’escroc connaissait son adresse physique mais aussi son numéro de carte bleue. Une vision que ne partage pas le tribunal de proximité de Fougères qui l’a déboutée le 19 juillet dernier. Comme l’ont rapporté nos confrères du site Actu.fr, le jugement précise que “elle a autorisé les opérations en tapant son code personnel” et que “elle devait savoir que l’appel téléphonique ne pouvait émaner d’un conseiller bancaire tant en raison de l’heure que de la nature des directives.” La victime serait donc responsable de ce qui lui est arrivé en ne faisant pas preuve d’assez de vigilance.

Celle-ci a donc fait appel de cette décision. Son avocat, Me Delomel, spécialiste en droit du crédit et de la consommation, précise que : “Légalement, une banque doit avoir un service fraude et il doit être joignable H24. Dire qu’un banquier ne peut pas vous appeler à 20 h, c’est faux.” Il ajoute : “Juridiquement, répondre au téléphone n’est pas de la négligence grave. Les règles de preuve imposent à la banque de prouver la négligence ; cela n’a jamais été le cas.” Cette arnaque très répandue a déjà fait l’objet de procès, dont un a été gagné par l’une des victimes. Une touche d’espoir pour cette affaire qui ne sera jugée en appel que dans deux ans.

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