Arnaque au faux conseiller : la banque refuse de rembourser... est-ce légal ?
Le mode opératoire est bien rodé. Vous recevez un coup de fil. Le numéro qui apparaît sur votre mobile est celui de votre banque. Vous décrochez. Au bout du fil, une personne se présente comme un conseiller, en charge de la lutte anti-fraude : « Bonjour, vous êtes bien M. xxx, né le xx/xx/xx et titulaire du compte n°xxxxx ? ». Votre interlocuteur vous indique ensuite que des opérations suspectes se présentent sur votre compte et qu'il faut réagir vite. Pour cela, il a besoin de votre aide : vous devez lui communiquer des codes reçus par SMS sur votre mobile, ou valider une authentification via l'application de votre banque. Inquiet et sous pression, vous obtempérez. Le piège se referme : la personne au bout du fil est un escroc, et vous venez, sans le savoir, de valider un paiement sur internet ou l'ajout d'un nouveau bénéficiaire de virement. Immédiatement, votre compte est débité. Le préjudice dépasse régulièrement les 10 000 euros. Une paille pour certains, les économies d'une vie pour d'autres.
Cette arnaque au faux conseiller fait partie des menaces qui montent. Selon Cybermalveillance.gouv.fr, un groupement d'intérêt public chargé d'assister les victimes de fraudes sur internet, elle « s'est considérablement développée en 2022 (...) ». Logique : relativement complexe à mettre en œuvre, elle a toutefois l'avantage, pour les cybercriminels, de leur permettre de contourner les dispositifs d'authentification forte, généralisés depuis 2021 pour faire baisser la fraude sur les paiements en ligne.
Refus d'indemniser
Cette arnaque, de plus, est à double tranchant. Non seulement les montants détournés sont très élevés, mais les victimes, lorsqu'elles signalent la fraude, se heurtent souvent au refus de leur banque de les indemniser.
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