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Démission d'Aquilino Morelle, Hollande défend ses principes

Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, a remis sa démission vendredi à la suite de sa mise en cause par Mediapart pour un conflit d'intérêts présumé. /Photo d'archives/REUTERS/Benoît Tessier (Reuters)

par Julien Ponthus CLERMONT-FERRAND Puy-de-Dôme (Reuters) - Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, a démissionné vendredi en raison de soupçons de conflit d'intérêts, "la seule décision qui s'imposait" pour le président, ébranlé par cette nouvelle entorse à la République "irréprochable" promise lors de son élection. Soutien-clé du chef de l'Etat, également familier de Manuel Valls qui lui a recommandé de quitter ses fonctions, Aquilino Morelle explique dans sa lettre de démission vouloir se consacrer librement à sa défense au lendemain de la parution d'un article de Mediapart sur un conflit d'intérêts présumé. Pour le président, qui s'est exprimé lors d'un déplacement à Clermont-Ferrand où il comptait "renouer le contact avec les Français" après la débâcle des municipales, cette décision était la seule possible pour couper court à toute "confusion". "Aquilino Morelle a pris la seule décision qui s'imposait, la seule décision qui convenait, la seule décision qui lui permettra de répondre aux questions qui lui sont posées", a-t-il dit aux journalistes. "J'ai considéré qu'il ne pouvait pas y avoir de confusion parce qu'il y a un principe que j'ai toujours posé d'impartialité et d'indépendance, et il convient donc que chacun puisse avoir des rapports conformes à ces principes." Plus d'un an après la démission du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui avait menti sur la possession d'un compte bancaire à l'étranger, François Hollande s'est efforcé de minimiser l'ampleur de cette nouvelle "affaire", soulignant que les accusations portaient sur une période antérieure à son élection. Aquilino Morelle "a travaillé pour la présidence de la République pendant deux ans, il a bien travaillé, mais ce qui s'est passé avant, il a à en répondre, et ça revient simplement à lui et à lui seul". "IL N'Y A PAS DE RÉPUBLIQUE DES AMIS" Cette démission-éclair, 24 heures à peine après la parution de l'article de Mediapart, lui a été conseillée par l'Elysée et par le Premier ministre, qui l'a reçu vendredi dans la matinée à Matignon, ont fait savoir les entourages du président et de Manuel Valls. Annoncé vendredi, le départ d'Aquilino Morelle a été décidé en quelques heures. "Le président avait déjà arrêté son dispositif hier soir", a-t-on dit dans l'entourage de François Hollande. "Aquilino Morelle a reconnu qu'il fallait cette décision pour se protéger lui-même, pour protéger sa famille et pour protéger également les personnalités politiques qu'il sert et a servi", a-t-on ajouté. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la déclaration de patrimoine et d'intérêt d'Aquilino Morelle, énarque de 51 ans qui avait la haute main sur la communication présidentielle. Mediapart a révélé jeudi que le désormais ex-conseiller avait travaillé en 2007 pour un laboratoire pharmaceutique danois tout en étant rattaché à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Dans un long "droit de réponse" publié sur son compte Facebook, Aquilino Morelle se défendait de tout conflit d'intérêts, dénonçant un "article alimenté par des rumeurs et des contre-vérités". Il affirme de nouveau vendredi, dans sa lettre de démission, n'avoir commis "aucune faute". "En tant que fonctionnaire, un certain nombre d'activités annexes sont autorisées par la loi, dont l'enseignement et le conseil", faisait-il notamment valoir sur Facebook. Une mise au point de l'Igas, diffusée vendredi, fragilise toutefois cette défense, l'institution précisant n'avoir trouvé trace dans ses archives d'une autorisation en vue d'activités auprès de l'industrie pharmaceutique.([ID::nL6N0NA124] "Sa démission est une décision sage. (...) C'est une affaire privée, qui reste privée", a commenté sur i>Télé Olivier Faure, porte-parole du Parti socialiste, en louant la transparence selon lui à l'oeuvre depuis le début du quinquennat. "Il n'y a pas de privilèges, il n'y a pas une République des amis", a-t-il souligné. (Avec Elizabeth Pineau, Marine Pennetier et Grégory Blachier, édité par Sophie Louet)