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Apple et Amazon cherchent à s'installer en Arabie saoudite — il y a aussi une raison diplomatique derrière ces discussions

Le prince héritier d'Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane, entouré de la directrice du FMI Christine Lagarde et Masayoshi Son, le PDG de SoftBank, Christine Lagarde, à Riyad, en Arabie Saoudite, le 24 octobre 2017. REUTERS/Faisal Al Nasser

Apple et Amazon sont en négociations avec Ryad pour une licence d'exploitation en Arabie saoudite, a appris l'agence Reuters de deux sources, dans le cadre des ambitions "high tech" du prince héritier Mohammed ben Salmane.

Une troisième source a confirmé qu'Apple était en négociations avec l'Autorité générale saoudienne d'investissements (Sagia).

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Les deux groupes vendent déjà leurs produits en Arabie saoudite via des tierces parties mais ils n'ont pas de présence directe dans le pays.

Ces négociations portent sur:

  • un accord de licence d'exploitation pour des magasins Apple, suivi de l'ouverture d'un premier magasin Apple en 2019, selon deux sources proches du dossier. Apple occupe déjà la deuxième place sur le marché saoudien des téléphones mobiles, derrière Samsung, selon le cabinet d'étude Euromonitor.

  • un accord avec Amazon Web Services (AWS). Elles en sont à un stade plus précoce et aucune date n'a été fixée pour les premiers investissements. S'il aboutissait, un accord sur le cloud pourrait entraîner le développement des entrepôts d'Amazon en Arabie saoudite. Amazon a racheté le distributeur en ligne basé à Dubai Souq.com cette année, ouvrant le marché saoudien à ses produits.

Attirer Apple et Amazon sur le territoire s'inscrit dans le cadre des projets de réforme du prince héritier et permettrait aux deux géants américains de se développer sur un marché jeune et prospère, dans un pays qui affiche déjà l'un des meilleurs taux d'utilisation de smartphones et d'internet dans le monde.

Environ 70% de la population saoudienne est âgée de moins de 30 ans et souvent branchée sur les médias sociaux.

Des Saoudiens au concert du compositeur Yanni dans l'université Abdulrahman à Riyad, en Arabie Saoudite, le 3 décembre 2017. . REUTERS/Faisal Al Nasser

Si Ryad cherche à attirer des investisseurs étrangers dans tous les secteurs de l'économie, les responsables politiques du pays ont particulièrement courtisé les entreprises de la Silicon Valley ces deux dernières années.

"Beaucoup des groupes technologiques présents en Arabie saoudite comptent le gouvernement saoudien parmi leurs clients ou, comme dans le cas d'Uber, ont bénéficié d'un apport considérable de fonds de sa part", souligne Sam Blatteis, qui dirige le cabinet de consultants MENA Catalysts, basé à Dubai.

Lors d'une visite officielle aux Etats-Unis l'année dernière, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré des responsables de Facebook, de Microsoft et d'Uber. Le fonds souverain saoudien a ainsi pris une participation de 3,5 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros) dans le spécialiste des VTC.

Mohammed ben Salmane a également créé un fonds de capital-investissement dédié à la technologie et doté de 93 milliards de dollars avec le Japonais Softbank.

Le fonds souverain saoudien — Public Investment Fund Of Saudi Arabia — est l'un des plus importants au monde: il gérait 160 milliards d'actifs l'an dernier.

Mais ces nombreux investissements dans la tech ne sont ni philanthropiques ni anodins.

Au centre de conflits géopolitiques dans la région avec le Qatar ou son rival, l'Iran, l'Arabie saoudite a toujours utilisé ses pétrodollars pour gagner en influence et trouver des alliés en Occident. Cette fois, elle a choisi la tech pour le faire, un secteur devenu un formidable et puissant agent d'influence.

Ces entreprises emploient des milliers de personnes dans le monde, agrège des milliards de données et diffusent de l'information. Soutenir ces pépites et géants de la tech, c'est avoir entre ses mains un puissant outil de "soft power" ou "smart power", un concept cher à l'Américain Joseph Nye. Cet ancien secrétaire adjoint à la Défense sous Bill Clinton a expliqué dans de nombreux ouvrages comment la diffusion par un pays de sa culture, de ses valeurs politiques, morales, économiques pouvait être plus puissante et influente que la force militaire d'une armée.

A l'image du choix fait par le Qatar d'investir dans l'économie de pays occidentaux, dans le sport (propriétaire du PSG), les médias (BeIn Sport, Al Jazeera), les entreprises ou l'immobilier.

En 2017, en Arabie saoudite, c'est le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane — technophile revendiqué — qui porte cette stratégie politico-économique. Il se voit comme un innovateur à la manière de Steve Jobs, Mark Zuckerberg et Bill Gates.

Et à 32 ans, il influence déjà les forces militaires de l'Arabie saoudite, sa politique étrangère, son économie et même la vie religieuse et culturelle. Il est ainsi largement reconnu comme étant derrière la récente purge anti-corruption de l'Arabie saoudite.

Il a dévoilé un projet de mégapole en Arabie saoudite, espérant attirer des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables et les biotechnologies dans cette zone d'activité.

L'Arabie saoudite avait reçu en grande pompe le président Donald Trump avant l'été. Le prince Mohammed aurait ainsi tissé des liens d'amitié avec un autre puissant millennial, le gendre et haut conseiller de Trump, Jared Kushner.

Lire aussi : On vous présente le jeune prince héritier saoudien qui pourrait remanier le Moyen-Orient après avoir connu une ascension fulgurante

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