En un an de pouvoir, Scholz a commencé à transformer l'Allemagne sous la pression des crises
SERIE - L'Allemagne en pleine mutation (1/5). Alors que sa coalition célèbre ce 8 décembre un an de pouvoir, Olaf Scholz a commencé à transformer l'Allemagne, contraint par les multiples crises: Ukraine, énergie, inflation... Souvent lent à réagir, la chancelier a dû faire des choix sociaux, économiques et diplomatiques inédits dans un pays en plein doute.
Ce jeudi 8 décembre, cela a fait un an que le social-démocrate Olaf Scholz dirige l’Allemagne, à la tête d’une coalition tripartite formée avec les Verts et les libéraux. Pour l’occasion, la presse s’est intéressée à son cartable, vieux, patiné, acheté il y a de 23 ans, qui, selon les commentateurs, symbolise la longévité, le travail bien fait, la fiabilité, bref rassure. Les Allemands en ont bien besoin, eux qui broient des idées noires face à la guerre en Ukraine, l’inflation, le coût de l’énergie, la récession qui s’annonce, sans parler de l'élimination au Mondial de football. "La peur d’avoir froid cet hiver réveille des peurs archaïques", décrypte le psychologue Stephan Grünewald directeur de l’Institut d’opinion Rheingold. La société allemande est tétanisée par l’incertitude.
Depuis la pandémie, l’intrication des dangers renforce le sentiment d’impuissance. "Selon le sondage DeutschlandTrend de novembre, 85% de nos voisins sont inquiets: 55% que la Russie attaque un autre pays européen, 66% que les prix augmentent au point de ne plus pouvoir subvenir à leurs besoins. "Nous ne laisserons personne sur le bord du chemin", a pourtant assuré le chancelier. Mais sans vraiment convaincre. Depuis des mois, le sexagénaire, trop discret au goût du public, n’est plus la personnalité politique préférée. Il se classe 3e, voire 4e. 62% de ses compatriotes se disent peu ou pas satisfaits de son travail, tant il a souvent donné le sentiment de tergiverser. A sa décharge, difficile de piloter un pays confronté à des défis si considérables, que son modèle est en train de changer.
Changement d'époque
Sur le plan international, d’abord. Longtemps la prospérité outre Rhin a été assurée par une triple dépendance: vis-à-vis des Etats-Unis pour la défense, de la Russie pour l’énergie et de la Chine pour le commerce extérieur. Or, l’agression russe a fini de déstabiliser ce trépied. Le chancelier a réagi le 27 février par un discours au Bundestag, où il a initié ce qu’il a appelé un [...]
Lire la suite sur challenges.fr
Ukraine: Scholz promet un soutien supplémentaire à ZelenskyMise en garde de Thierry Breton avant la visite de Scholz à PékinOlaf Scholz en tournée dans le Golfe pour attirer des investisseursAllemagne: secoué par crises et polémiques, Olaf Scholz devient un chancelier de moins en moins aiméEurope/PMI: En Allemagne, le repli de l'activité manufacturière s'atténue en novembre