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Alstom Transport vante les mérites d'une introduction en Bourse

par Benjamin Mallet et Natalie Huet

PARIS (Reuters) - Une introduction en Bourse d'Alstom Transport pourrait lui permettre de renforcer ses partenariats existants et l'aider à financer une acquisition dans le domaine de la signalisation ferroviaire, estime son président Henri Poupart-Lafarge.

Cette opération pourrait être décidée en avril et concrètement mise en oeuvre "au plus tôt fin juin" mais reste à ce stade une option, a-t-il précisé mercredi lors d'un entretien accordé à Reuters.

Confronté à un marché des nouvelles centrales électriques en berne qui plombe ses commandes et l'oblige à piocher dans sa trésorerie, Alstom a annoncé en novembre la vente d'une participation minoritaire dans son pôle ferroviaire en se laissant la possibilité de trouver des partenaires industriels et financiers ou de lancer une mise en Bourse.

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Le fabricant de TGV, tramways, métros et trains régionaux espère récupérer un milliard à deux milliards d'euros cette année grâce à cette opération et à des ventes d'actifs non stratégiques, parmi lesquels devraient figurer des unités d'échangeurs de chaleur.

Des analystes interrogés par Reuters soulignent la difficulté à estimer la valeur d'Alstom Transport, qui varie selon eux entre 2,8 et 3,9 milliards d'euros et permettrait donc à sa maison mère d'obtenir jusqu'à 1,5 milliard environ en en cédant une part de 40%.

"L'annonce qui a été faite par le groupe a ouvert un bal dans lequel on discute avec nos différents partenaires historiques pour savoir s'ils sont intéressés (...) par un renforcement de nos liens", a déclaré Henri Poupart-Lafarge.

"Il n'y a pas d'idée préconçue, on peut même imaginer que ça se combine avec la mise en Bourse dès lors qu'un petit partenaire industriel se dit qu'il serait bien pour lui de prendre un 'ticket' de 5% (...) S'ils sont quatre à dire ça, ça peut répondre plus facilement à la taille de ce qu'on voulait."

"Même si, pour des questions de timing et variées, on va vers une mise en Bourse, ça ne sera pas un échec et les discussions pourront continuer (...) C'est d'ailleurs pour cela que la mise en Bourse est intéressante, je trouve, pour Transport."

RUSSIE, CHINE ET JAPON CIBLÉS

En dehors de l'Europe, Alstom Transport dispose aujourd'hui de sites de production de trains en Amérique du Nord, au Brésil et en Inde, ainsi qu'en Chine, en Russie, au Kazakhstan et en Algérie par le biais de partenariats avec des acteurs locaux.

Henri Poupart-Lafarge a particulièrement souligné l'importance des liens existants avec le russe Transmashholding, dont Alstom détient 25% du capital.

"C'est notre partenariat principal et c'est ce qui m'occupe le plus à titre personnel. Oui, on peut imaginer tout un tas d'opérations avec Transmashholding", a-t-il dit.

En dehors de la Russie, Henri Poupart-Lafarge a indiqué que la Chine et le Japon constituaient pour Alstom Transport des zones de développement intéressantes.

Il a également évoqué la possibilité pour la société de participer à une consolidation du secteur de la signalisation ferroviaire, dans lequel Siemens s'est illustré en rachetant la branche ferroviaire d'Invensys en mai 2013.

"Le fait qu'Alstom Transport puisse être en Bourse, au-delà de mettre des actions pour faire des partenariats, peut aussi permettre à Alstom Transport de lever de l'argent dans le cas où une consolidation apparaîtrait dans la signalisation", a-t-il dit.

"Si un dossier arrivait sur la table (...), nous le regarderions avec intérêt.

"VENDEUR FORCÉ" ?

Après un nouvel avertissement d'Alstom sur ses marges et son flux de trésorerie disponible, le 21 janvier, des analystes et des banquiers du secteur estiment que le groupe apparaît comme un "vendeur forcé", que les partenaires potentiels du Transport ne sont pas nombreux et que la valorisation du pôle risque d'en pâtir.

Alstom Transport a enregistré en 2012-2013 un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros - soit près de 27% des ventes du groupe - et une marge opérationnelle de 5,4%. Le pôle s'est illustré en octobre en décrochant en Afrique du Sud le plus gros contrat de l'histoire d'Alstom.

Henri Poupart-Lafarge a souligné les atouts du pôle en mettant en avant sa maîtrise de l'ensemble de la gamme des produits du marché ferroviaire et son implantation mondiale, à même de lui permettre de répondre à la demande de ses clients, en particulier sur le marché prometteur du transport dans les grandes villes des pays émergents.

Il a également indiqué que le pôle comptait enregistrer une croissance "très supérieure" à celle du marché mondial - estimée à 3% par an sur 4 à 5 ans - au cours des trois prochaines années, et qu'il devrait ensuite faire de nouveau mieux que le marché.

Henri Poupart-Lafarge, entré en 1998 chez Alstom pour participer à l'introduction en Bourse du groupe avant d'en devenir le directeur financier, a également souligné que le Transport devrait être concerné par la restructuration en cours du groupe, qui a annoncé en novembre la suppression de 1.300 postes, surtout en Europe.

La branche française d'Alstom Transport compte 9.000 salariés, soit un tiers des effectifs du pôle, et réalise 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont un milliard à l'export.

"La France est et restera le coeur technologique de Transport. On est dans un métier d'ingénieurs et d'experts, donc le maintien des compétences globales sur les systèmes ou des compétences sur les composants est en France et restera en France", a cependant souligné Henri Poupart-Lafarge.

Edité par Dominique Rodriguez