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Alstom s'envole en Bourse, un rachat par General Electric évoqué

Le titre Alstom s'envole en Bourse jeudi, porté par une information de l'agence Bloomberg, non confirmée par le groupe français, selon laquelle il pourrait être racheté par l'américain General Electric pour environ 13 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros). /Photo prise le 24 avril 2014/REUTERS/Vincent Kessler

par Alexandre Boksenbaum-Granier

PARIS (Reuters) - Alstom s'envole en Bourse jeudi, porté par une information de l'agence Bloomberg, non confirmée par le groupe français, selon laquelle il pourrait être racheté par l'américain General Electric pour environ 13 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros).

A 13h42, le titre du spécialiste des infrastructures électriques et ferroviaires prend 14,59% à 27,89 euros dans des volumes représentant 7,3 fois leur moyenne quotidienne des trois derniers mois sur NYSE Euronext, après avoir atteint 28,685 euros, un plus haut depuis novembre 2013.

Alstom occupe ainsi la tête du CAC 40 (+0,94% au même instant) et entraîne dans son sillage son premier actionnaire, Bouygues (+4,43% à 30,285 euros).

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Le groupe de BTP et de communications, actuellement détenteur de 29% du capital d'Alstom, est entré au tour de table en 2006 en rachetant pour 2 milliards d'euros 21% du capital qui étaient détenus par l'Etat depuis le sauvetage du groupe en 2003-2004.

Selon Bloomberg, qui cite des sources au fait du dossier, GE est en discussions avec Alstom en vue d'un rapprochement, avec le soutien de Bouygues, et un accord pourrait être annoncé dès la semaine prochaine.

Alstom a indiqué jeudi ne pas être informé d'un projet d'offre publique d'achat sur ses actions et Bouygues a refusé de commenter l'éventualité d'un rapprochement entre Alstom et GE, se bornant à dire qu'il soutenait le groupe français et ses stratégies.

Le Premier ministre Manuel Valls a de son côté refusé de commenter "des rumeurs" tout en prévenant que l'Etat était attentif, pour Alstom comme pour les autres grandes entreprises françaises, aux questions liées à l'emploi, aux technologies et aux centres de décisions.

Alstom emploie en France près de 18.000 personnes, dont 9.000 dans ses activités de Transport, contre environ 10.000 pour GE.

LE SORT D'ALSTOM TRANSPORT EN SUSPENS

Selon un expert du secteur, "un rachat d'Alstom fait beaucoup de sens sur le papier" mais "le transport n'a aucun intérêt" pour General Electric et le projet d'introduction en Bourse du pôle Transport d'Alstom, qui fabrique notamment les TGV, serait certainement maintenu en cas de rachat par GE.

"GE et Alstom sont très complémentaires à travers le monde entier dans l'énergie, en particulier sur les turbines à charbon, Alstom apporterait à GE des technologies que les Américains n'ont pas. Mais rien n'est fait et c'est loin d'être fait", ajoute-t-il.

Plusieurs observateurs soulignent également les difficultés actuelles d'Alstom, avec un marché des nouvelles centrales électriques en berne qui plombe ses commandes et l'oblige à piocher dans sa trésorerie.

"Le prix mentionné dans l'article fait ressortir une offre à 30,5 euros par action (qui correspond au prix payé par Bouygues pour sa participation une fois retraité des dividendes) et pourrait être justifié par des synergies potentielles", observe pour sa part un vendeur actions en poste à Paris.

DES MULTIPLES DE VALORISATION INFÉRIEURS AUX CONCURRENTS

Pour Ishaq Siddiqi, stratégiste de marché chez ETX Capital, le rachat d'Alstom constituerait la plus grosse acquisition de l'histoire de GE et aurait du sens sur le plan stratégique si elle se concrétisait.

"GE est principalement présent dans chacun des métiers d'Alstom (...) GE est actuellement dans un processus stratégique visant à diversifier encore davantage le groupe alors qu'Alstom est en train de redresser son bilan et de céder des actifs non stratégiques", constate-t-il.

Alstom a ainsi annoncé au début du mois la vente au fonds d'investissement européen Triton d'une activité de fabrication d'équipements destinés aux centrales électriques et à l'industrie pour une valeur d'entreprise d'environ 730 millions d'euros.

Le géant américain, qui se recentre sur ses activités industrielles au détriment de sa filiale financière, a enregistré une hausse de 12% de ses bénéfices industriels au premier trimestre.

"Si GE arrive à attirer Alstom dans ses filets, l'opération représenterait environ 5% de la capitalisation boursière du géant américain", observe Ishaq Siddiqi.

Le groupe américain est valorisé quelque 265 milliards de dollars (191,5 milliards d'euros) en Bourse et Alstom 8,6 milliards d'euros.

"Le 17 avril 2012 lors des résultats du premier trimestre de GE, son directeur général Jeff Immelt a déclaré que GE regarderait les opérations d'un montant supérieur à la fourchette de 1 à 4 milliards de dollars que le groupe s'était lui-même imposé et qu'il avait regardé au cours des deux années précédentes", rappelle Espírito Santo Investment Bank dans une note.

Le broker souligne que GE disposait de 89 milliards de dollars en cash et équivalents en 2013, jugeant ainsi la transaction possible au regard des moyens financiers du groupe américain.

"GE cherche à se recentrer sur ses activités industrielles et a récemment donné des signes d'intérêt pour une acquisition majeure. Au regard des multiples boursiers actuels d'Alstom, il ne serait pas surprenant que le cas du français soit examiné", observe un analyste financier.

Selon des données Thomson Reuters, l'action Alstom se paye 10,1 fois ses résultats attendus pour les 12 prochains mois (PE) et 1,2 fois sa valeur comptable (PB), contre, en moyenne, un PE de 16,9 et un PB de 2,1 pour ses principaux concurrents.

La question d'une position dominante pourrait toutefois se poser dans certains domaines en cas d'alliance GE-Alstom.

Car si le groupe américain ne dispose pas d'activités dans les éoliennes en mer ou l'hydraulique, contrairement au français, un analyste de Société générale estime que les deux sociétés détiendraient ensemble 40% à 45% du marché des turbines pour centrales à gaz en Europe.

(Avec Natalie Huet, Gilles Guillaume, Matthieu Protard et Pamela Barbaglia, édité par Dominique Rodriguez)