Ajay Banga, l'homme de Washington pour réinventer la Banque mondiale
Choisi par Joe Biden pour présider la Banque mondiale, cet Américain d'origine indienne, PDG de Mastercard entre 2010 et 2020, a toutes les chances d'être confirmé. Il présidera à une réinvention en profondeur de la Banque, dont la lutte contre la crise climatique devrait devenir une priorité.
Dans les dîners en ville, cela peut marcher. "Que pensez-vous de telle ou telle question?" "Je ne suis pas un expert..." Mais quand on est président de la Banque mondiale et que l'on vous demande si les énergies fossiles sont à l'origine du changement climatique, mieux vaut éviter de botter en touche en affirmant que l'on n'est "pas un expert". Depuis que David Malpass a commis cette erreur, en septembre dernier, il était sur un siège éjectable. Nommé par Donald Trump en 2019, il devrait être remplacé en mai prochain par Ajay Banga, l'ex-PDG de Mastercard que Joe Biden vient de sélectionner comme candidat à ce poste.
Pour Biden, c'est un vrai coup de chance. Nommé pour cinq ans, Malpass, l'un des derniers vestiges de l'ère Trump, aurait pu s'accrocher à son poste jusqu'en avril 2024, alors même que le Groupe de la Banque mondiale – ce que l'on appelle "Banque mondiale" est en réalité un groupe de 5 institutions financières – s'embarque dans une réforme en profondeur. En choisissant de jeter l'éponge, il laisse le terrain libre à la Secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui entend bien jouer un rôle de premier plan dans la réinvention de cette institution multilatérale née de la seconde guerre mondiale. Depuis 1944, via la Banque pour la reconstruction et le développement, elle a prêté plus de 750 milliards de dollars aux pays en développement.
Une banque mondiale accusée d'être aux mains des pays riches
C'est peu dire que le statu quo mécontente à peu près tout le monde. La Banque est accusée d'être inefficace, bureaucratique, aux mains des pays riches et insuffisamment attentive à la crise climatique. Tout le monde s'accord sur la nécessité de changer le logiciel, mais l'unanimité s'arrête là. Et pour parvenir à un consensus, Ajay Banga, aux yeux de Janet Yellen a tout du candidat idéal, mis à part le fait qu'il est un homme (depuis sa création, aucune femme n'a été nommée présidente de la Banque):
Il est né en Inde. Suite à un deal passé lors de la création des inst[...]
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