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Air France choisit la restructuration, pression sur les pilotes

Air France prévoit de supprimer 2.900 emplois dans le cadre de son plan "B" qui sera présenté lundi au comité central d'entreprise de la compagnie, a déclaré à Reuters vendredi une source syndicale. /Photo d'archives/REUTERS/Jacky Naegelen

par Pascale Denis et Julien Ponthus

PARIS (Reuters) - Air France présentera lundi à ses syndicats la restructuration qu'il compte engager après l'échec des négociations avec ses syndicats de pilotes, pointés du doigt pour ne pas avoir accepté le plan de compétitivité proposé par la compagnie.

Faute d'accord sur le programme "Perform 2020", prévoyant une augmentation du temps de travail sans compensation salariale, le conseil d'administration d'Air France-KLM a demandé la mise en oeuvre d'un plan "B".

Ce dernier implique une réduction de 10% de l'activité long-courrier d'Air France en 2016 et 2017.

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La compagnie prévoit de supprimer 2.900 emplois dans le cadre de ce plan, a déclaré à Reuters une source syndicale à l'issue de la réunion vendredi du conseil d'administration de l'entreprise.

"Il y a 300 suppressions de postes prévues chez les pilotes, 700 parmi le personnel navigant commercial (hôtesses et stewards) et 1.900 parmi le personnel au sol", a indiqué cette source.

Toutefois, le plan s'étalant sur deux ans - en 2016 et 2017 - l'essentiel des mesures prévues pourrait n'intervenir qu'en 2017 et permettre, entre temps, d'ouvrir de nouvelles négociations.

"A ce stade, la première phase du plan ne comporte pas de licenciements et redonne du temps à la négociation", a fait savoir la CFDT.

Le ministre de l'Economie a enjoint direction et syndicats à mettre à profit le comité central d'entreprise (CCE) de lundi matin pour renouer le dialogue.

CONTRE-PROPOSITIONS

"Lundi, le plan 'B' sera présenté par la direction en CCE, il appartient ensuite aux différents représentants, aux différents syndicats de faire des contre-propositions pour améliorer ce plan", a déclaré Emmanuel Macron.

Il a dit soutenir l'entreprise "dans la voie de la réforme" mais regretté que le plan de compétitivité ait cédé la place à un plan de restructuration.

"La chose était possible jusqu'à il y a quelques jours, les différents partenaires n'ont pas souhaité suivre cette voie", a ajouté le ministre.

Le gouvernement fait pression sur les pilotes et le Premier ministre Manuel Valls leur a demandé jeudi de "faire un effort".

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a reproché quant à lui vendredi aux pilotes de ne pas avoir "pris les discussions au sérieux".

Direction et syndicats ont donné quelques signes d'ouverture vendredi sans néanmoins soulever l'espoir de parvenir rapidement à un accord.

Le PDG d'Air France-KLM a évoqué vendredi matin de possibles licenciements secs mais Alexandre de Juniac s'est également dit ouvert à de nouvelles négociations avec les pilotes à condition "qu'ils arrivent avec une vraie volonté de discuter".

De son côté, le syndicat des pilotes d'Air France s'est dit prêt à faire de nouvelles propositions.

"Oui, nous sommes prêts à faire de nouvelles propositions. Nous sommes toujours ouverts à la discussion", a dit à Reuters Philippe Evain, président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) de la compagnie.

Aucune réunion n'est cependant prévue avant la tenue du CCE, lundi, jour où les syndicats ont également appelé le personnel au sol à une grève pour protester contre les suppressions de postes.

La direction estime que les navigants (pilotes, hôtesses et stewards) travaillent en moyenne 15% à 20% de moins à salaire équivalent que ceux de KLM, Lufthansa, British Airways et Iberia (ces deux dernières compagnies appartenant au groupe IAG).

Confrontée à la concurrence des compagnies low-cost et de celles du Golfe, Air France ne rentabilise que la moitié de ses lignes long-courrier, un taux qu'elle souhaiterait porter à 80%.

Le groupe Air France employait 64.000 personnes à la fin 2014.

(Edité par Gilles Guillaume)