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Une "action d'une extrême violence": Reda Kriket et six hommes jugés pour un projet d'attentat

Une "action d'une extrême violence": Reda Kriket et six hommes jugés pour un projet d'attentat

Sept hommes comparaissent à Paris à partir de ce lundi pour avoir projeté un attentat juste avant l'Euro de football 2016. Parmi eux, Reda Kriket, qui gardait à son domicile d'Argenteuil (Val-d'Oise) un véritable arsenal de guerre.

Quelques jours après les attentats-suicide qui ont ensanglanté Bruxelles en mars 2016, Manuel Valls annonçait que la France avait échappé de peu à un nouvel attentat "particulièrement meurtrier". Une "action d'une extrême violence", soulignait le procureur de Paris de l'époque, François Molins, qui pourrait avoir eu pour cible l’Euro de football. Cinq ans plus tard, sept hommes, dont l’énigmatique Reda Kriket, comparaissent pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" à partir de ce lundi devant la cour d’assises spécialement composée.

Un arsenal supérieur à celui du 13 novembre

Cela fait alors six mois que la DGSI traque une cellule terroriste pilotée depuis la Syrie lorsqu’ils interpellent, le 24 mars 2016, Reda Kriket, à la sortie d’une mosquée de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-France). La perquisition de son domicile à Argenteuil (Val-d’Oise) aboutit à la découverte d’un véritable arsenal de guerre, "d'une ampleur inédite", selon les mots de François Molins.

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100 grammes TATP, 1,3 kg d'explosifs industriels, sept armes de poing, cinq Kalachnikovs, un pistolet mitrailleur, des centaines de munitions… Un inventaire effrayant, qui est complété par un second appartement conspiratif découvert quelques jours plus tard à Rotterdam (Pays-Bas).

"Vous aviez de quoi équiper 15 combattants, avec six chargeurs à 30 cartouches de kalachnikovs sur eux. Ce stock est supérieur à celui utilisé le 13 novembre 2015 à Paris", examine pour BFMTV Thibault de Montbrial, avocat de la Fenvac qui va se constituer partie civile au procès.

Pour cet avocat habitué des contentieux terroristes, ces moyens opérationnels auraient pu faire "un carnage encore plus épouvantable" que ceux que la France a déjà connus.

"Un bandit à l’ancienne comme Mesrine"

En garde à vue, Reda Kriket prétend que le matériel appartient à un certain "Abou Badr", dont il refuse de dévoiler l’identité. Il faut attendre 2019 pour qu’il revienne, lors d’un nouvel interrogatoire sur sa version des faits initiale. Le stock d’armes devait servir à "l’interception de produits stupéfiants", soutient-il. Vol aggravé, violences, recels… Avec 11 condamnations à son casier judiciaire, Reda Kriket, la quarantaine, trempe dans la délinquance depuis son plus jeune âge. Il reconnaît lui-même avoir été très tôt attiré par l’argent facile.

Ses proches le décrivent comme "un bandit à l’ancienne comme Mesrine". Amis et famille ont toutefois observé une radicalisation après un nouveau passage en détention entre 2011 et 2012. Il n'est d’ailleurs pas un inconnu de la justice antiterroriste: en juillet 2015, il a été condamné par défaut à dix ans d'emprisonnement en Belgique, au procès d'une filière jihadiste vers la Syrie. Aux enquêteurs, il tient des propos ambivalents sur Daesh, reconnaissant à la fois les jihadistes de l’émirat auto-proclamé comme des "extrémistes", mais aussi des "gens valeureux".

En plus de la Turquie, la cellule d'Argenteuil bénéficie de connexions en Belgique et aux Pays-Bas, où plusieurs accusés sont interpellés courant 2016-1017. Parmi eux, Anis Bahri, 37 ans, est un délinquant français qui assume pleinement ses convictions radicales. Ce dernier se présente comme un "musulman et jihadiste" et reconnaît avoir voulu s’installer dans un territoire contrôlé par Daesh, mais nie avoir partagé le projet d’actions violentes. L’accusé est soupçonné d’avoir participé aux financements des armes et d’avoir tenté à plusieurs reprises de rejoindre la Syrie.

Un vétéran du jihad

Pour compléter le trio, un troisième homme, Abderrahmane Ameuroud a sans conteste le passif le plus inquiétant. Cet Algérien de 43 ans est repéré dès la fin des années 1990 pour ses liens avec les réseaux islamistes proches du GIA algérien. Il est aussi condamné en 2005 au procès d'un réseau ayant apporté un soutien logistique au départ en Afghanistan des assassins du commandant Massoud, tué deux jours avant le 11-Septembre.

Eux trois constituent, selon les juges d’instruction "le cœur idéologique et opérationnel de la cellule".

Ils sont jugés avec quatre autres hommes âgés de 38 à 44 ans, accusés d'avoir participé à des degrés divers au projet d'attaque. Pour les juges d’instruction, il ne fait aucun doute que la cellule d'Argenteuil s’est inscrite "en cohérence avec les attentats et projets d’attentats perpétrés en Europe depuis début 2015". Ils les soupçonnent d’avoir eu des liens directs avec les cerveaux des attaques du 13 novembre et des attentats de Bruxelles, Abdelhamid Abaaoud en première ligne.

Le procès, qui doit se dérouler sur un mois, pourrait connaître des perturbations: Réda Kriket, tout comme Anis Bahri, ont récusé leurs avocats la semaine dernière. Les magistrats spécialisés débattront dès lundi de la poursuite, ou non, des audiences dans ces conditions. Tous les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Article original publié sur BFMTV.com

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