Accusations de viol: Damien Abad se dit favorable à la levée de son immunité parlementaire
Le député et ancien ministre Damien Abad, visé par des accusations de viol, s'est dit mercredi "favorable" à la levée de son immunité parlementaire, dans le cadre de l'enquête préliminaire en cours à Paris, a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Je souhaite être entendu par la justice comme n'importe quel autre citoyen et ce, sous quelque régime que ce soit", affirme M. Abad.
Le bureau de l'Assemblée nationale, plus haute instance collégiale, devrait statuer prochainement sur son cas, probablement le 24 mai, à la suite d'une requête de la justice que le député soutient.
Le parquet de Paris, sollicité par l'AFP, a indiqué avoir demandé le 3 avril la levée de son immunité parlementaire, "afin que les investigations puissent se poursuivre".
L'immunité protège les parlementaires de toute mesure coercitive - garde à vue ou contrôle judiciaire - mais n'empêche pas les mises en examen.
L'élu de l'Ain, apparenté au groupe Renaissance, l'assure: "dès l'ouverture de l'enquête préliminaire, j'ai toujours dit que je me tenais à la disposition de la justice afin de pouvoir répondre aux questions des enquêteurs et confirmer ainsi mon innocence face aux calomnies ignobles dont je suis la cible".
"Je me défendrai sans relâche afin de prouver mon innocence et laver mon honneur", insiste-t-il.
L'ancien chef des députés LR avait été nommé en mai 2022 ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, prise du président Emmanuel Macron à droite.
Mais dès le lendemain de sa nomination, Mediapart relayait des accusations de viol à son encontre, datant de 2010 et 2011. Les plaintes furent classées en 2012 puis 2017.
Fin juin 2022, une plainte était une nouvelle fois déposée, entraînant l'ouverture de l'enquête préliminaire parisienne pour tentative de viol.
M. Abad, réélu député pour un troisième mandat, est sorti du gouvernement début juillet. Les "conditions de sérénité" n'étaient "plus présentes", avait expliqué Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
Un parlementaire ne peut faire l'objet d'une arrestation ou de toute autre mesure privant ou restreignant sa liberté sans autorisation du bureau de l'Assemblée. Sauf crime, délit flagrant ou condamnation définitive.
Les demandes de levée d'immunité sont formulées par les parquets et transmises par le garde des Sceaux au président de la chambre parlementaire concernée. Le bureau se prononce sur le caractère "sérieux, loyal et sincère" de la demande, non sur le fond.
Informé par les services de l'Assemblée nationale de la demande faite de levée de son immunité, M. Abad précise avoir écrit à la présidente de l'institution Yaël Braun-Pivet, "afin que le bureau puisse statuer dans les meilleurs délais" et accéder à cette demande.
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